Pogacar, Van der Poel et Van Aert sont les trois favoris du Tour des Flandres. © BELGA

Comment se gagne le Tour des Flandres ?

Fixée à Audenarde depuis 2012, l’arrivée du Ronde a bouleversé les plans ancestraux. Où faut-il désormais attaquer pour triompher du Tour des Flandres?

C’étaient les principaux enseignements du nouveau parcours du Tour des Flandres, présenté au peloton à l’aube de l’édition 2012. Plus de mythique Mur de Grammont ou d’explosif Bosberg comme juges de paix, mais une boucle finale qui comprend trois ascensions du Vieux Quaremont et deux du Paterberg. La ligne d’arrivée serait désormais fixée à Audenarde, et plus à Meerbeke.

Onze éditions sont passées sur ce parcours rafraîchi et, surtout, durci. Avec une première constante : le futur vainqueur est presque toujours celui qui domine ses concurrents à treize kilomètres de l’arrivée, au sommet de la dernière ascension du Paterberg. À sept reprises, celui qui y est passé en tête a également levé les bras à Audenarde : Fabian Cancellara en 2013, Peter Sagan en 2016, Philippe Gilbert en 2017, Niki Terpstra en 2018, Alberto Bettiol en 2019, Mathieu van der Poel en 2020 et Kasper Asgreen en 2021.

Puisque Tom Boonen (troisième au sommet en 2012), Fabian Cancellara (quatrième en 2014), Alexander Kristoff et Mathieu van der Poel (deuxièmes en 2015 et en 2022) étaient également aux premières loges du groupe de tête en haut du Paterberg, le vainqueur est toujours devant en haut du dernier mont du parcours.

Pourtant, le Paterberg n’a été le véritable juge de paix de la course qu’à deux reprises : en 2013, quand Spartacus Cancellara y a décroché Jurgen Roelandts puis Peter Sagan avant de filer seul vers Audenarde. Trois ans plus tard, le Slovaque s’inspire de l’Helvète et dépose Sep Vanmarcke pour triompher en solitaire, maillot de champion du monde sur les épaules.

Arc-en-ciel sur les épaules, Peter Sagan se débarrasse de Sep Vanmarcke sur les pourcentages du Paterberg (BELGA)

Partir de loin et compter sur son sprint

Trois fois, la décision s’était faite plus tôt. Gilbert (2017) et Bettiol (2019) avaient fait l’ultime différence quelques kilomètres auparavant, prenant le large sur les pavés pentus du Vieux Quaremont, alors que Niki Terpstra s’était isolé des favoris plus tôt pour avaler les derniers rescapés de l’échappée dans l’avant-dernière côte du parcours.

Les six autres éditions, soit plus de la moitié de la nouvelle version du Tour des Flandres, se sont donc jouées au sprint. En duo, Kristoff a pris le meilleur sur Terpstra en 2015, tandis que Mathieu van der Poel a connu des émotions bien différentes en 2020 (victoire devant Wout van Aert) puis l’année suivante (battu par Kasper Asgreen).

En 2012, c’est dans un sprint à trois devant les Italiens Filippo Pozzato et Alessandro Ballan que Tom Boonen avait inauguré la nouvelle arrivée par un succès de l’icône des Flandres.

En 2014 et en 2022, ils étaient même quatre. Fabian Cancellara avait dompté les Belges Van Avermaet, Vanmarcke et Vandenbergh il y a neuf ans, alors que Mathieu van der Poel a remporté son deuxième Tour des Flandres au printemps dernier dans un sprint avec Dylan van Baarle, Valentin Madouas et l’époustouflant Tadej Pogacar.

Pour constituer ces groupes qui se sont disputés la victoire, la différence s’était faite à deux reprises dans la dernière ascension du Vieux Quaremont (Boonen en 2012 et Cancellara en 2014), et quatre fois encore plus tôt : sur le Hotond (Asgreen en 2021), dans le Kruisberg (Kristoff en 2015), dans la descente du Stationsberg (Van der Poel en 2020) ou dans le redoutable Koppenberg (Van der Poel l’an dernier).

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Pour la troisième fois consécutive, Mathieu van der Poel a sprinté pour la victoire à Audenarde en 2022.

La recette du Tour des Flandres

En conclusion, la dernière ascension du Paterberg n’a été le tremplin vers la victoire qu’à deux reprises en onze éditions. Trois fois, c’est le Vieux Quaremont qui a servi de tournant décisif, et les six autres versions de ce nouveau Ronde se sont gagnées en attaquant d’encore plus loin, dont quatre fois lors des cinq dernières éditions.

Les chances que ce scénario se répètent ce dimanche sont grandes. Difficile d’imaginer que Mathieu van der Poel, Wout van Aert et/ou Tadej Pogacar temporisent jusqu’aux dernières ascensions du Vieux Quaremont ou du Paterberg pour faire la différence, même si la première attaque ne sera peut-être pas décisive. Le Néerlandais et le Slovène ne pourront pas agir autrement s’ils veulent mettre à mal le surnombre des Jumbo-Visma, invincibles sur les pavés flandriens depuis le début de la saison avec les victoires de Dylan van Baarle (Circuit Het Nieuwsblad), Tiesj Benoot (Kuurne-Bruxelles-Kuurne), Wout van Aert (Grand Prix de l’E3) et Christophe Laporte (Gand-Wevelgem et À travers la Flandre).

La question, c’est donc surtout de savoir si les trois ténors du peloton vont rapidement se retrouver dans une bagarre homme contre homme, et si l’un des trois pourra profiter des deux dernières difficultés du parcours pour prendre son envol définitif. À ce petit jeu, c’est sans doute Tadej Pogacar qui a le plus d’intérêt à se retrouver en solitaire à treize kilomètres de l’arrivée, une fois atteint le sommet du Paterberg.

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