Vie en rose pour Bleuet

L’attaquant français de Courtrai s’impose chez nous après avoir ramé dans une Ligue 1 qu’il veut vite retrouver.

Ça pourrait être un nom d’emprunt pour un acteur ou un chanteur de rap. Mais Steeven Joseph-Monrose (21 ans) est son vrai nom et il est footballeur. Attaquant. Né à Bondy, dans la banlieue parisienne, comme le Standardman Serge Gakpé. Il a débarqué à Courtrai l’été dernier, en provenance de Lens. Il y fait de plus en plus son trou et a bien participé à la qualification pour la finale de la Coupe, via deux buts importants.

La mise à feu avait pourtant été difficile et pour lui, c’est logique :  » J’ai dû m’adapter à un nouvel environnement et à un nouveau système. Je ne pouvais pas être à 100 % pendant le premier tour. Qu’est-ce que je savais sur le football belge quand je suis arrivé ? Je pouvais citer Anderlecht et le Standard, mais pour le reste… Entre-temps, j’ai tout compris. Je veux marquer une dizaine de buts cette saison, je suis sur le bon chemin. Et après ça, j’envisagerai un retour en France par la grande porte. Je veux rejouer en Ligue 1. Et pas avec n’importe quel club. Je vise haut.  » Portrait de celui que les Français ont vite rebaptisé plus simplement  » Monrose « .

Lens morose et un prêt pas très drôle chez JPP

Steeven Joseph-Monrose débute à Bondy mais est très vite repéré par un club du Nord, Liévin. Puis, c’est Lens qui tombe sous le charme alors qu’il n’a que 12 ans. Il intègre le prestigieux centre de formation du Racing, d’où sont sortis plusieurs futurs joueurs de L1 – dernier crack en date : le Lillois Nolan Roux. Le jour de son 18e anniversaire, il y signe un contrat pro. Il joue trois matches en Ligue 1 puis c’est la chute en Ligue 2, où il est rarement titulaire. Il accepte alors un prêt d’une demi-saison à Châteauroux, dans la même division. Le club est entraîné par une légende qui fait rêver beaucoup d’attaquants français : Jean-Pierre Papin.

Monrose y joue à peine plus que dans le Nord mais ne regrette pas son choix :  » J’étais sur une voie de garage à Lens, c’était très dur pour moi, j’avais l’impression de régresser. S’entraîner avec les pros durant la semaine puis devoir partir aux matches de CFA le week-end, c’est pénible. « 

Quand il regagne Lens, ses corons et ses mines tristes, ça se passe un peu mieux pour lui. En 2010-2011, il dispute une dizaine de matches, en Ligue 1, dont deux seulement dans leur intégralité. Mais il y a une chose essentielle qu’il n’a toujours pas réussi à faire dans ce championnat : marquer un but ! C’est Steeven Joseph… morose.

En fin de saison 2010-2011, Lens (à nouveau rétrogradé en Ligue 2) annonce à SJM qu’il ne fait plus partie des plans. Il a le c£ur meurtri mais pas le choix. Courtrai le tient à l’£il depuis un bon moment, l’a visionné plusieurs fois en Ligue 1. Il se met d’accord avec les Flandriens puis s’en va à Toulon pour faire ses débuts avec les Espoirs français après avoir été international depuis la catégorie -16. Et là, il prend une autre dimension. Il marque cinq buts, va jusqu’en finale avec les Bleuets (en demi, il a scoré le seul goal du match contre l’Italie) et la perd contre le Mexique.

Explosion à Toulon et transfert courtraisien chahuté

A Lens, ça fait tilt, on lui dit qu’il y a peut-être, quand même, une place pour lui dans le noyau qui va viser la remontée directe. La presse française se rue sur le nouveau young king et les questions sont un peu embarrassantes. Le gars est entre deux chaises et n’a que quelques jours pour faire un choix.

 » Tu as signé à Courtrai ? »

 » Euh… J’ai signé un précontrat, mais pour le moment, j’appartiens toujours à Lens. « 

 » Vu ta performance à Toulon, la direction de Lens n’est pas revenue vers toi ? « 

 » Euh… J’ai parlé avec le nouvel entraîneur, il m’a dit qu’il aimait bien mon profil. Là, je suis en attente. « 

 » Tu vas reprendre les entraînements avec quel club ? « 

 » Euh… Tout le monde m’appelle ou écrit sur mon cas. Moi, je ne sais toujours pas où je reprendrai. Aux dernières nouvelles, je serai à Courtrai pour le début de la préparation. Mais je peux aussi être à Lens. « 

 » Si tu pars, tu crois que Lens s’en mordra les doigts ? « 

 » Euh… Je ne sais pas si le Racing aura des regrets. Pour l’instant, j’ai surtout des appels de mes formateurs au club, ils me disent que je suis peut-être allé un peu trop vite en voulant aller ailleurs. « 

Et finalement, Monrose est à Courtrai fin juin. Mais le coup est passé très près, ce transfert a vraiment failli tomber à l’eau, à cause de Toulon. Hein Vanhaezebrouck est content de ce renfort que l’on compare régulièrement à Pelé Mboyo mais tempère :  » Après ce qu’il a fait dans ce tournoi, il y en a qui l’ont considéré comme une nouvelle star du championnat de Belgique, mais il a encore du chemin.  » Il n’empêche que son nom a circulé au Standard durant le mercato de janvier.

PAR PIERRE DANVOYE – PHOTO : IMAGEGLOBE

Il débute en Espoirs français au tournoi de Toulon et marque cinq fois !

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