Saga islandaise

Mon dernier voyage en Islande remonte à 2008. Cette année-là, Sport/Foot Magazine avait publié deux numéros hors-série : l’un consacré au centenaire d’Anderlecht et l’autre au titre du Standard. En me rendant à Reykjavik, je pouvais faire coup double en rencontrant à la fois Arnor Gudjohnsen, meilleur buteur de D1 avec les Mauves en 1987, grâce à un total de 19 goals, et Asgeir Sigurvinsson, à coup sûr l’un des meilleurs joueurs étrangers qu’ait connus le Standard, conjointement avec Simon Tahamata et le regretté Milan Galic. Même si ce tiercé-là n’engage évidemment que moi.

Amis dans la vie de tous les jours et concepteurs d’une académie de football dans la capitale islandaise au moment de ma rencontre avec eux, les deux compères avaient bien failli, durant leurs années de gloire, se retrouver de concert à Sclessin. Sigur avait en tout cas chaudement recommandé son compatriote, de 6 ans son cadet et grand espoir de la nation, au bigboss des Rouches de l’époque, Roger Petit. Celui-ci avait toutefois décliné l’offre pour une raison qui n’avait absolument rien à voir avec le foot. Pour Monsieur Standard, homme de la vieille école, il était tout simplement impensable d’être déjà père de famille à 17 ans. Or, c’était bel et bien le cas d’Arnor, papa frais émoulu d’un petit Eidur dont on allait encore souvent entendre parler par la suite…

AloïsDeRycker, grand manitou de Lokeren au cours des mêmes eighties, lui, ne s’en laissa nullement conter et saisit la balle au bond. Du coup, le club du pays de Waes put compter sur une attaque-mitraillette composée de Wlodek Lubanski, meilleur joueur polonais de tous les temps, son teammate Gregorz Lato et un certain Preben Larsen, un avant danois de grande classe, le tout complété par Arnor Gudjohnsen et Raymond Mommens, le médian belge qui détient le record des apparitions parmi l’élite avec 614 rencontres.

Alors que bon nombre de footballeurs étrangers ont établi leurs lares chez nous, après leur carrière, la plupart des Islandais ont toujours préféré retourné sur leur île, magnifique certes, mais ô combien rude en raison de ses conditions climatiques difficiles. Sur place, Sigur s’était lancé, hormis ses préoccupations footballistiques, dans l’import-export avec l’Allemagne, pays qu’il avait appris à connaître et à apprécier lors de son passage à Stuttgart. Quant à Arnor, exploitant d’une salle de fitness en sus de ses activités liées au ballon rond, il se concentrait aussi sur ses activités de manager de son fils. Une affaire toujours en cours puisque Eidur est en test actuellement au FC Copenhague après avoir milité à Bruges, au Cercle d’abord, puis au Club…

PAR BRUNO GOVERS

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