zone infestée de tiques
Les tiques se retrouvent partout dans la nature, pas seulement en forêt, rappelle Sciensano. © BELGA/BELPRESS

La Belgique au pic des morsures de tiques: voici les communes les plus touchées (carte)

Thomas Bernard
Thomas Bernard Journaliste et éditeur multimédia au Vif

Le beau temps invite à profiter des espaces extérieurs, mais gare aux morsures de tiques: le mois de juin signe habituellement le pic du phénomène. Avec des différences régionales liées à l’exposition des populations et à la densité de tiques dans l’environnement. Tour d’horizon des zones les plus touchées en Belgique.

Minuscule, presque invisible, elle attend sa prochaine victime. Cachée dans les hautes herbes, les fougères ou dans un tas de feuilles, la tique a fait son retour depuis plusieurs semaines. La saison des morsures de ces petits acariens est pleinement lancée, prévient Sciensano. Sur le site de l’institut de santé publique, les notifications apparaissent régulièrement, partout en Belgique et l’indicateur de risque pointe sur le rouge, soit le plus élevé.

Chaque année, le risque de morsures de tiques augmente progressivement à partir du mois de mars jusqu’en juin, puis diminue. La saison débute habituellement avec le printemps, le temps passé à l’extérieur étant l’un des premiers facteurs de risque. Les morsures de ces parasites font l’objet d’une attention particulière en raison des possibles transmissions de pathogènes par les tiques, dont certains donnant la borréliose, plus connue sous le nom de maladie de Lyme.

«Toutes les tiques ne sont pas porteuses d’agents pathogènes, mais la surveillance reste essentielle. Les scouts et autres mouvements de jeunesse sont bien sensibilisés à la problématique, mais il est conseillé à tout le monde de s’inspecter le corps après avoir passé un moment dehors», rappelle Tinne Lernout, épidémiologiste à Sciensano.

Pas besoin d’aller loin pour être mordu par une tique, le premier lieu de notification des morsures étant le jardin (43,5% des notifications en 2024, contre 36,2% en forêt), selon les données de l’institut. «Le temps total passé dans son jardin est en général plus grand que celui d’une balade en forêt, qu’on ne fera que plus ponctuellement. Il est donc important de rappeler que cela arrive même dans cet endroit, par exemple après avoir jardiné», poursuit l’experte. Le nombre total de morsures est en revanche légèrement plus élevé en forêt, un même individu pouvant être mordu plusieurs fois, par plusieurs tiques. Sciensano précise dans son dernier rapport que 73% des morsures ont lieu à moins de 5 kilomètres de son lieu de résidence.

Quelles sont les zones à risque pour les tiques?

En plaçant les données des 30 derniers jours sur une carte, rapportées à la densité de population, certaines communes plus exposées apparaissent. Elles sont majoritaires en Wallonie, principalement sous le sillon Sambre-et-Meuse, entre Mons et Liège. Les communes rurales, peu peuplées, parfois plus boisées, ont logiquement des chiffres importants. Une seule morsure y fera directement gonfler la proportion, là où Liège ou Anvers diluent ce chiffre parmi un grand nombre d’habitants. C’est ce qui explique que Vresse-sur-Semois et Leuven, avec douze morsures notifiées chacune, se retrouvent dans des couleurs très différentes: la ville flamande est 40 fois plus peuplée que le village wallon de 2.500 âmes.

Depuis le début de la surveillance en 2015 par Sciensano, le nombre de morsures de tiques déclarées pour 100.000 habitants a toujours été plus élevé en Wallonie qu’en Flandre. Deux facteurs peuvent expliquer ces différences géographiques. «En premier lieu, cela va dépendre de la densité des tiques dans la nature. Les zones plus boisées en abritent plus et les zones avec certains animaux, comme les cerfs, permettent à la tique d’être transportée plus facilement. Les zones avec davantage d’humidité sont également propices à leur prolifération. Ensuite, il y a l’exposition de la population tout simplement. Lorsqu’il y a plus de maisons avec jardin, les gens passent plus de temps dehors donc sont plus exposés», détaille Tinne Lernout.

Sciensano dépend totalement des notifications de la population pour compiler ces données sur les morsures. Un effet lié à la participation plus grande dans certaines zones pourrait jouer également sur les chiffres par commune, même s’il est probablement marginal, précise l’institut, qui récolte chaque année des données sur l’ensemble du territoire belge.

Réagir en cas de morsure

En cas de morsure, il est important de retirer rapidement la tique pour éviter la transmission de pathogènes. Une pince adaptée ou une pince à épiler feront l’affaire pour attraper l’acarien, en veillant à ne pas comprimer le corps, et le déloger de la peau. Il convient de désinfecter la zone de morsure et de la surveiller durant le mois suivant. Si une rougeur grandissante, de la fièvre ou des symptômes grippaux sont constatés, il faut consulter un médecin généraliste en mentionnant avoir récemment enlevé une tique.

La transmission d’un agent pathogène reste toutefois une exception. En Belgique seulement 10 à 14% des tiques sont infectées, leur morsure ne transmettra pas nécessairement la bactérie et une personne infectée ne développera pas nécessairement la maladie de Lyme. Cette dernière peut également être traitée avec des antibiotiques lorsqu’elle est diagnostiquée rapidement.

Sciensano mène à nouveau une étude sur la présence d’agents pathogènes dans les tiques. En cas de morsure, le grand public est invité à retirer l’acarien et à l’envoyer par courrier pour participer à l’étude, jusqu’au 31 octobre 2025. Tous les détails pratiques sur le site de Sciensano.

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