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Obésité: pourquoi il faut faire la différence entre silhouette et poids

Ludivine Ponciau
Ludivine Ponciau Journaliste au Vif

L’obésité n’est pas due qu’à la manière dont on se nourrit. D’autres facteurs entrent en ligne de compte.

Pourquoi est-on obèse ? Parce qu’on mange trop ou mal ? Oui mais pas que… L’obésité est une maladie complexe et multifactorielle. Elle résulte d’une interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux.

« On hérite d’une susceptibilité plus ou moins importante à laquelle s’ajoutent certains facteurs personnels, comme un diabète de grossesse chez la mère, un traumatisme psychologique ou des troubles alimentaires, qui augmentent  le risque d’obésité, en particulier dans un environnement obésogène», décrit le Pr Jean-Paul Thissen, chef de clinique dans le Service d’endocrinologie et nutrition aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

Quand on le questionne sur le « body positive », ce mouvement qui prône l’acceptation de soi et de ses formes, il met en évidence l’importance de distinguer poids et silhouette. « S’accepter comme on est est évidemment une bonne chose mais on ne peut pas considérer l’obésité comme un état de bonne santé. C’est un problème sur lequel on peut et doit agir. La silhouette, par contre, est innée, qu’elle soit gracieuse ou disgracieuse.»

Si l’obésité n’est pas une fatalité, elle provoque souvent une grande souffrance chez le patient. D’autant que la prise en charge médicale est longue et les risques de reprise de poids, même chez ceux qui ont eu recours à la chirurgie, sont réels. « Contrairement aux médicaments, la chirurgie est remboursée et donc parfois trop vite proposée comme la solution définitive. On opère ainsi des patients de plus en plus jeunes mais qui, à 35 ou 40 ans, risquent de se retrouver à la case départ, et qu’on réopère une fois, deux fois… La chirurgie peut sans aucun doute donner de bons résultats mais ils ne sont jamais garantis à long terme, surtout si le comportement alimentaire n’est pas modifié. Il faut aussi arrêter de se focaliser sur les kilos en trop et sur l’IMC : si un patient n’a perdu qu’un peu de poids mais que son diabète et son cholestérol se normalisent, c’est déjà très bien ».

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