Les autotests sont-ils utiles pour détecter le variant Omicron ?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Soucieux d’éviter de contaminer leur entourage, beaucoup de gens recourent aux autotests avant de rendre visite à leurs proches ou de les recevoir chez eux. Cependant, ces autotests sont-ils également fiables contre le variant Omicron, dominant en Belgique depuis une quinzaine de jours ? « Il est parfois préférable de faire un prélèvement dans la gorge que dans le nez ».

A l’heure où les contaminations au variant Omicron, extrêmement contagieux, explosent en Belgique, beaucoup de gens tentent de se rassurer en réalisant un autotest. Il semble toutefois que ceux-ci ne détectent pas toujours la présence du virus. Est-il utile de continuer à les utiliser?

Négatifs une fois sur deux

Le 22 décembre dernier, le microbiologiste Emmanuel André (UZLeuven) expliquait sur La Première que les autotests étaient très performants, à une petite période près, où ils ne sont pas fiables. « C’est quand on a eu un contact à haut risque et qu’on est en train de développer l’infection. Dans les 24h-48h avant de produire des symptômes, là où on a pu documenter qu’on produit le plus d’aérosols qui transportent le virus, à ce moment-là, ces tests sont négatifs une fois sur deux. Alors que c’est justement à ce moment-là qu’on est le plus contagieux », déclarait-il.

« Beaucoup d’études montrent que l’autotest est fiable et certainement quand on est symptomatique ou qu’on a été contact à haut risque et qu’on fait ce test environ une semaine après le contact« , ajoutait-il.

Sur les ondes de VTM, le virologue Marc Van Ranst expliquait qu’avec le variant Omicron, le virus était d’abord présent dans la gorge, et ensuite seulement dans le nez. « Ce n’est que les premiers jours de l’infection que l’on ne trouve pas le virus dans le nez. Les premiers jours, il est présent uniquement dans la gorge et on peut donc le prélever dans la gorge. Quelques jours plus tard, il sera également présent dans le nez, et l’autotest sera positif. », explique-t-il.

Il souligne que les autotests permettent de diminuer le danger de contaminations, mais ne l’éliminent pas totalement. « Il faut continuer à faire attention, à garder ses distances et à miser sur l’aération », insiste-t-il.

Prélèvement dans la gorge ?

Interrogée par le quotidien De Standaard, Elke Wollants, manager du laboratoire de virologie clinique de la KuLeuven, souligne que les autotests permettent de détecter les personnes qui ont une charge virale très élevée. « Ceux qui ont un doute doivent refaire un test après 24 heures, car la charge virale augmente rapidement », recommande-t-elle.

Elle conseille également de racler le fond de la gorge avec l’écouvillon de l’autotest avant de l’introduire dans les deux narines. « Je reçois beaucoup de messages de personnes dont le test est positif avec le prélèvement dans la gorge, mais pas avec un prélèvement dans le nez », déclare-t-elle.

L’Agence fédérale des médicaments (AFMPS) rappelle toutefois que les autotests vendus en Belgique ne sont pas conçus pour faire un prélèvement dans la gorge. « Un autotest est d’abord destiné au prélèvement nasal, on ne peut pas l’utiliser pour la gorge comme cela. Il faut toujours faire un autotest en suivant les instructions dans la notice. Sinon, il y a évidemment un risque plus élevé d’un résultat qui n’est pas fiable », déclare Olivier Christiaens de l’AFMPS à la Libre Belgique.

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