Fin de l’obligation du masque dans les hôpitaux : «une manière de vivre avec le Covid»
C’est la fin de la dernière règle sanitaire « stricte » en vigueur depuis le début de la crise sanitaire. La conférence interministérielle (CIM) Santé a décidé de mettre fin à l’obligation du port du masque dans les soins de santé. Une décision prise dans le cadre d’un plan plus global qui se veut plus clair pour le secteur.
Depuis le 4 mai 2020, le port du masque est de rigueur dans tous les hôpitaux du pays. Le secteur des soins de santé s’interrogeait depuis un certain moment sur la nécessité de garder cette obligation. La question vient d’être tranchée: porter le masque ne sera plus obligatoire dans les hôpitaux ainsi que dans les pharmacies. « Après trois ans, je suis heureux que nous puissions supprimer l’obligation générale de porter le masque partout et tout le temps dans le secteur des soins, et la remplacer par un plan axé sur une utilisation ciblée », s’est enjoué le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke.
Une annonce saluée par l’Association Pharmaceutique Belge (APB). « C’est une décision que nos pharmaciens attendaient. On ne comprenait plus très bien la légitimité de ce port du masque, d’autant que beaucoup de pharmacies sont restées avec leur plexiglass. C’était une double protection », estime Nicolas Echement, porte-parole.
Avis tout aussi favorable pour les hôpitaux du réseau Jolimont. « Il y a un tas de personnes qui travaillent à l’hôpital et qui n’ont pas de contact avec des patients. Ceux-ci ne devront plus le porter, ce qui est assez logique. Pour les autres, le port du masque sera toujours recommandé dans l’hôpital, mais ce sera plus ciblé. On le gardera notamment pour le service d’oncologie, ainsi que pour tout autre patient plus à risque », indique Jean-Marie Boulanger, directeur des soins de santé du groupe des hôpitaux Jolimont.
Les différents ministres présents à la conférence interministérielle (CIM) Santé sont venus avec un plan sur la table comprenant plusieurs recommandations concernant le port du masque buccal. Un plan testé et validé, qui s’articule en trois niveaux :
- Niveau 1 : Le masque n’est pas recommandé, à l’exception de la prise en charge de certains patients comme les personnes immunodéprimés.
- Niveau 2 : Le masque est recommandé s’il y a un risque d’un transfert de virus dans le cas d’un contact étroit avec le patient.
- Niveau 3 : Le port du masque est fortement recommandé dans tous les établissements de santé puisque la circulation du virus serait alors élevée.
A ce jour, la Belgique serait positionnée au niveau 2. Si les établissements de soins de santé découvrent seulement ces différents niveaux, ils soulignent cependant une certaine logique qui simplifiera l’application ou non du masque. « C’est un plan nuancé, facile à être appliqué, qui apporte un cadre plus protecteur envers le patient. C’est une manière de vivre avec le Covid mais aussi d’autres germes en s’adaptant rapidement en fonction de la situation épidémique dans le pays mais aussi au cas par cas », explique Jean-Marie Boulanger.
Pour l’APB, à l’instar du groupe Jolimont, ce système est avant tout le bon moyen d’apporter une structure dans les recommandations. « Jusqu’à présent, ce n’était pas très clair pour nous. Mais maintenant, suivant les trois niveaux, on voit beaucoup mieux à quel moment il faut porter un masque et quand il ne le faut pas », explique le porte-parole. « Cela a mis le temps pour se mettre en place, mais c’est fait. Ce qui est important aussi, c’est que ce ne sont pas des règles variables en fonction des régions. Ça apporte de la clarté. »
Nicolas Echement reste malgré tout prudent et continue d’encourager le port du masque dans certains cas, comme pour la vaccination, le testing ou tout autre forme de contact avec le patient. Il rappelle également qu’il y avait beaucoup moins d’infections de manière générale quand la distanciation et le port du masque était de rigueur. Selon lui, cela fait malgré tout partie des leçons à tirer de la crise sanitaire.
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