La première Renault Twingo renaîtra en 2026 en voiture électrique du plus bel effet. © National

Trop chère? La bataille pour la voiture électrique abordable est lancée

Le Vif

Jusqu’à présent, il fallait prévoir un budget conséquent pour s’offrir une voiture électrique. Mais la donne évolue sérieusement pour ceux qui recherchent des modèles à prix abordables. De nombreux constructeurs travaillent sur des nouveautés dont le prix est inférieur à 20.000 ou 25.000 euros.

L’étude Polaris sur la mobilité réalisée par Profacts à la demande de l’entreprise D’Ieteren a conclu il y a quelques mois que 42% des particuliers et des entreprises en Belgique étaient prêts à passer à la voiture électrique. Cependant, le coût élevé est la raison la plus fréquemment citée (72%) pour ne pas franchir le cap. Dès lors, des modèles plus accessibles sont nécessaires pour une transition électrique réussie. Et ils arrivent!

Dacia en tête

Dacia, la marque roumaine de Renault Group, propose actuellement la voiture électrique la moins chère du marché avec la Spring: à partir de 20.990 euros. La Spring est basée sur la Renault Kwid, un petit crossover destiné aux marchés émergents, et est produite en Chine. En tant que citadine, la Spring s’avère intéressante, mais au-delà, elle montre rapidement certaines limites. Son moteur ne développe que 45 ch, croise à maximum 125 km/h, bénéficie d’une charge moins rapide (30 kW) et d’une autonomie de 230 km. En ajoutant une variante plus puissante de 65 ch (l’Extreme 65 à 22.690 euros), Dacia a amélioré ses performances.

Des économies d’échelle chez Citroën

Juste au-dessus de la Dacia Spring, on retrouve la nouvelle Citroën ë-C3. La française peut d’ores et déjà être commandée et sera visible dans les showrooms belges au deuxième trimestre 2024. Son prix est de 23.300 euros. Malgré un prix bas, la ë-C3 offre toutefois 113 ch, une autonomie de 320 km et la possibilité d’une charge rapide de 100 kW. Et n’allez pas croire qu’il s’agisse d’un modèle «dépouillé», puisqu’il est équipé de série de la climatisation manuelle, d’un radar de stationnement arrière et d’un système d’affichage tête haute. Et en 2025, la ë-C3 sera encore moins chère: une version à l’autonomie de 200 km sera vendue au prix attractif de 19.990 euros.

Lorsqu’il s’agit de «voitures populaires», la marque Volkswagen vient tout naturellement à l’esprit.

Dès lors, la question que l’on se pose est simple: comment la marque Citroën parvient-elle à maintenir un tarif aussi bas? «C’est une question d’économies d’échelle et d’optimisation de la conception et de la production», explique Yanou Kerstens, porte-parole. «Nous nous appuyons sur la plate-forme Smart Car du groupe Stellantis. Celle-ci a été conçue dès le départ pour la propulsion électrique, bien qu’il y aura aussi des modèles à moteur thermique. La plateforme est d’ailleurs commune à toutes les petites voitures électriques du groupe.» À titre d’exemple, un petit SUV sept places, successeur de la C3 Aircross, suivra en 2024.

Avec l’ID. 2 all, Volkswagen proposera une citadine électrique à 25.000 euros.
Avec l’ID. 2 all, Volkswagen proposera une citadine électrique à 25.000 euros. © National

La production de la ë-C3 nécessite 25% de temps en moins que celle de l’actuelle C3 thermique. Cette réduction du temps de production s’explique, notamment, par le fait que Citroën propose uniquement deux variantes d’équipement (You et Max). Citroën a également choisi de nouveaux fournisseurs (moins chers). «En outre, la ë-C3 utilise une batterie LFP (lithium, phosphate de fer) parce qu’elle contient moins de ressources rares, qu’elle s’avère moins chère et qu’elle bénéficie d’une durée de vie plus longue», souligne Yanou Kerstens.

Rapidité chinoise

Parmi les dix voitures électriques les moins chères vendues actuellement dans notre pays figurent quatre modèles chinois de BYD et MG. Ce n’est pas un hasard, l’industrie automobile chinoise maîtrisait efficacement le processus de production des voitures électriques. Une marque comme BYD contrôle elle-même l’ensemble de la chaîne, des matières premières à l’assemblage final. Selon une étude de la banque suisse UBS, les marques chinoises bénéficient d’un avantage en termes de coûts grâce à des délais de production réduits. Ainsi, BYD ne mettrait que cinq heures pour construire une voiture électrique, alors que chez Tesla – pourtant l’un des meilleurs élèves dans ce domaine – il faut compter neuf heures.

Plus d’innovations

Tesla nourrit également des ambitions dans le segment des voitures électriques bon marché. Selon l’agence de presse Reuters, la marque américaine prévoit de produire un nouveau modèle à 25.000 euros dans son usine allemande, près de Berlin. Le timing exact n’est pas encore défini. De son côté, Renault finalise la Renault 5 E-Tech électrique, dont le prix devrait avoisiner les 25.000 euros et qui sera dévoilée le 26 février 2024. Une nouvelle Twingo électrique à 20.000 euros, visuellement très proche de la première génération, arrivera d’ici 2026.

Lorsqu’il s’agit de «voitures populaires», la marque Volkswagen vient tout naturellement à l’esprit. Le constructeur allemand lancera en 2025 une citadine électrique basée sur le prototype ID. 2 all. «Notre ambition n’est pas d’être les moins chers, mais plutôt de proposer des voitures pour tous», précise Jean-Marc Ponteville, Press & Public relations D’Ieteren. «Volkswagen travaille d’ailleurs sur une ID. 2, dont le prix de départ sera de l’ordre de 25.000 euros. Volkswagen proposera également un véhicule électrique à moins de 20.000 euros. L’idée? Élargir la gamme et rendre la voiture électrique accessible au plus grand nombre.»

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