L'objectif d'En mai, tonte à l'arrêt: découvrir une autre manière d'entretenir son jardin, plus favorable à la nature.

En mai, tonte à l’arrêt: (re)faites une place pour la nature dans votre jardin

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Pour la quatrième année consécutive, Le Vif réitère son opération «En mai, tonte à l’arrêt». Ou comment supporter de chez soi la nature, en la laissant simplement faire.

Plus de 1.200 inscrits l’année dernière, 30 hectares préservés du passage de la tondeuse, 315.000 larves d’abeille potentiellement soutenues… Combien cette année? Dès ce 18 avril, Le Vif relance son opération printanière de soutien à la biodiversité, En mai, tonte à l’arrêt. Comme le savent déjà les fidèles participants des trois dernières années, le principe est simple, puisqu’il suffit de ne plus tondre une partie de son jardin pendant un mois, et plus si affinités. C’est prouvé: laisser faire la nature constitue l’un des meilleurs moyens pour l’aider à se refaire une place dans nos régions, où la biodiversité subit un effondrement alarmant depuis plusieurs décennies.

En délaissant partiellement la tondeuse, on ouvre un précieux garde-manger pour les pollinisateurs, dont dépendent au moins 75% des récoltes mondiales de denrées alimentaires. On supporte l’épanouissement d’une flore variée, des insectes en tout genre et la restauration de populations d’oiseaux en déclin, dans les villes comme dans les champs. On favorise la résilience des sols lors des épisodes de sécheresse, de plus en plus fréquents. Et on leur permet de séquestrer davantage de carbone qu’une pelouse coupée au cordeau. Mises bout à bout, les initiatives à l’échelle des jardins contribuent à la reconstruction d’un maillage écologique, indispensable pour permettre aux espèces de surmonter les nombreux obstacles artificiels qui fragmentent ou suppriment leurs zones d’habitat. En effet, comme le soulignent tous les experts en la matière, les précieuses réserves naturelles ne suffisent pas à enrayer le déclin de la biodiversité. Il est donc urgent de refaire de la place pour la nature, partout où c’est possible. Y compris au plus près de l’homme.

Une édition élargie

Pour accroître la portée de son opération, Le Vif a décidé, cette année, de voir plus large. En plus de ses partenaires de la première heure, la faculté Gembloux Agro-Bio Tech (ULiège) et l’asbl Adalia 2.0, deux autres acteurs rejoignent officiellement En mai, tonte à l’arrêt: le Réseau nature de Natagora, auquel participent plus de 2.300 terrains publics ou privés, et les Cercles des naturalistes de Belgique, forts de leurs 4.000 membres. Mais chaque jardin, chaque espace vert, peut devenir l’ambassadeur d’une autre manière de cohabiter avec la nature. Plus équilibrée, et donc plus durable.

Lâcher prise dans son jardin n’est toutefois pas une évidence. Depuis plus d’un siècle, l’homme entretient un rapport ambivalent avec la nature. Emerveillé par sa beauté sauvage dans les grands espaces, il tente encore coûte que coûte de la maîtriser dès qu’elle empiète dans son environnement immédiat. A cela s’ajoute le jugement des voisins (et du propriétaire) ou la crainte, tout à fait compréhensible, de ne plus avoir accès à un jardin fonctionnel. D’où cette précision importante: il ne s’agit pas ici d’abandonner tout entretien, mais bien de laisser pousser une zone plus ou moins grande de son gazon. Une bande au fond du jardin? Un cercle sous un arbre? Un îlot de biodiversité au milieu de la pelouse? Tout est envisageable, et surtout bon à prendre.

A en juger par les retours des précédentes éditions et la fidélité des premiers participants, En mai, tonte à l’arrêt n’entraîne aucune difficulté majeure pour entretenir son jardin – bien au contraire. Si certains ont souhaité pérenniser toute l’année leur zone de non-tonte (c’est évidemment l’idéal), il est également possible de récupérer un gazon uniforme au terme de l’opération, moyennant quelques précautions utiles pour que les insectes aient le temps de migrer. Particuliers, entreprises, écoles, pouvoirs publics… L’opération s’adresse à tout le monde. Ses résultats contribueront, en outre, à alimenter la recherche scientifique sur l’état de la biodiversité dans les jardins – ce qui n’est généralement pas aisé à une grande échelle, compte tenu de leur caractère privé.

Pour s’inscrire et parcourir les fiches dédiées aux bonnes pratiques au jardin, rendez-vous sur levif.be/enmaitontealarret ou scannez le QR-code.

EMTA, mode d’emploi

Etape 1
Inscrivez-vous!
A partir du 18 avril
Envie de participer? Rendez-vous sur la page de l’opération et complétez le formulaire d’inscription. Déjà enregistré? Connectez-vous à votre compte pour accéder à votre profil et inscrire votre jardin.

Etape 2
Laissez pousser et observez
Du 1er au 26 mai
Délimitez début mai (ou avant) une zone de non-tonte sur votre gazon – idéalement la plus grande possible – et laissez-la pousser pendant cette période. Sur votre profil, vous pourrez prochainement enregistrer sa superficie totale. N’hésitez pas à en parler autour de vous et sur les réseaux sociaux (un kit est disponible sur le site de l’opération).

Etape 3
Comptez les fleurs sur 1 m²
Du 24 au 26 mai
Délimitez aléatoirement un mètre carré dans votre zone de non-tonte. Rendez vous ensuite sur le site de l’opération afin d’encoder le total du nombre de fleurs que vous y avez compté. Enregistrez ces données au plus tard le 26 mai. Instantanément, vous recevez votre indice nectar personnalisé. 

Etape 4
Les résultats
Le 6 juin
Découvrez le bilan global de l’opération (indice nectar total, classement des espèces, contribution aux populations d’abeilles) dans Le Vif du 6 juin et sur levif.be.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire