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« Si nous vivons encore 15 jours de sécheresse, ce sera inquiétant pour les récoltes »

Après trois semaines sans pluie, est-il déjà l’heure pour les agriculteurs de s’inquiéter de l’impact d’une éventuelle sécheresse sur les récoltes?

La présidente de la Fédération Wallonne des Agriculteurs (FWA), Marianne Streel, reste attentive à la météo, mais ne s’inquiète pas encore: la sécheresse actuelle peut avoir des conséquences négatives, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions sur les récoltes futures, a-t-elle confié à Belga.

Certains agriculteurs tirent la sonnette d’alarme alors que les prévisions météorologiques annoncent encore plusieurs jours de sécheresse. « L’absence de pluie peut provoquer des difficultés, individuellement, pas globalement. Si nous vivons encore 15 jours de sécheresse, ce sera inquiétant pour les récoltes. Si les orages annoncés pour la fin de la semaine tombent de manière adéquate, cela redressera la situation », indique Marianne Streel.

S’adapter

   Face au dérèglement climatique, les agriculteurs doivent se montrer encore plus réactifs vis-à-vis des conditions météo, bien qu’ils soient habitués à s’adapter au vivant. « La difficulté, c’est que les événements surviennent de manière imprévisible. Une année, nous avons eu des mois de février, mars et avril exceptionnellement chauds. Cette année, c’était l’inverse: il a fait froid et les semis ont pris du retard », explique la présidente de la Fédération Wallonne des Agriculteurs.

   Pour autant, les événements ne sont pas toujours synonymes de catastrophe. « Les vents du nord-est que nous avons connus dernièrement ont provoqué le durcissement des buttes à pommes de terre à certains endroits où il faut par conséquent replanter. Mais la sécheresse a permis de faire les foins et de freiner les champignons qui s’attaquent au froment », relativise-t-elle.

   Faut-il cultiver en Wallonie ce qui pousse au sud de l’Europe? « Il s’agit d’un dérèglement, pas d’un réchauffement. On a tenté le blé dur qui adore la sécheresse, mais c’était l’année où il y a eu des inondations. Des expériences sont menées avec le tournesol », précise Marianne Streel. Son conseil? « L’agriculteur a déjà une boîte à outils bien fournie. Il faut bien réfléchir à ses rotations et diversifier », conclut-elle.

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