avoir plus chaud
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Comment avoir plus chaud en adaptant simplement sa tenue

Muriel Lefevre

Alors que chacun cherche à réduire sa facture énergétique pour éviter les mauvaises surprises, voici quelques astuces pour avoir plus chaud ou s’assurer un minimum confort thermique en faisant simplement attention à ce que l’on porte.

L’homme, comme tous les mammifères, est homéotherme: il doit conserver une température constante aux alentours de 36.7 °C pour garantir le fonctionnement normal de ses organes. Or, son milieu de vie n’est que rarement à cette température et son corps perd presque toujours de la chaleur. Cette perte se répartit généralement comment suit: entre 55 et 60 % s’échappent par rayonnement infrarouge ; c’est d’ailleurs cela qui permet de retrouver des gens grâce à des caméras thermiques. Le reste est perdu par évapotranspiration (aux alentours de 30%), par convection (lorsqu’on respire ou lorsque le vent ou un courant d’air souffle sur notre peau) ou encore par contact (par exemple lorsqu’on se trouve dans l’eau froide). Néanmoins, si garder une température corporelle stable est d’une importance vitale, avoir plus chaud assurer son confort thermique ne doit pas non plus être négligé si l’on tient à sa qualité de vie.

Le difficile équilibre du confort thermique

Le confort thermique – soit le fait de n’avoir ni trop froid, ni trop chaud- ne dépend pas seulement de la perte de chaleur ou encore de la température de l’air ambiant. Plusieurs autres facteurs peuvent l’impacter : le métabolisme, l’humidité relative de l’air (qui pour être confortable doit se situer entre 40% et 60%) ou encore la température des parois (un mur ou un sol froid peuvent ainsi faire chuter la température ressentie). Sauf qu’il est parfois difficile de maîtriser ces paramètres, alors qu’il en est un qui peut être activé de manière ultra simple et relativement économique. Il est même tellement évident, qu’il est encore trop souvent négligé: l’habillement.

Les vêtements ne font pas que cacher ou sublimer les corps. Ils offrent surtout une résistance thermique et limitent les pertes de chaleur de la surface de la peau vers l’environnement. Ils permettent également de se protéger contre le particulièrement vicieux refroidissement éolien. Le vent ou le courant d’air chasse en effet l’air autour de notre corps servant d’isolant et expose davantage au froid.

Pourtant, de nombreux Belges auraient tendance à ne pas assez se couvrir une fois chez eux. Selon une étude sur les habitudes vestimentaires des Belges, en moyenne, en hiver et en intérieur, le Belge ne porterait sur lui que l’équivalent d’une tenue d’été relativement légère.

Le clo comme unité de mesure

Pour mesurer le niveau d’isolation de l’habillement, on utilise généralement l’unité ‘clo’. Au plus le clo est élevé, au plus le vêtement donne chaud. Le niveau 0 étant la nudité et 1.5 correspondant à une tenue qui tient chaud l’hiver. Or, toujours selon cette même étude sur les habitudes vestimentaires des Belges, le Belge ne porterait sur lui que 0,58 clo à l’intérieur en hiver. Soit l’équivalent d’un pantalon léger, un haut à manche courte et plus ou moins échancré, des chaussettes fines et des chaussures légères.

Pour faire des économies tout en ne perdant rien en confort thermique, il suffirait donc simplement changer de paradigme. Soit adapter nos vêtements à la température et non chauffer pour mettre moins de vêtements.

Ainsi, en optant simplement pour un t-shirt à manches longues plutôt qu’à manches courtes, il est possible de gagner 0,17 clo et de baisser le thermostat d’un degré, précise le site SlowHeat. Si une personne porte un T-shirt à manches longues, un pull-over à manches longues et de grosses chaussettes, elle pourrait baisser la température de 3°C en dessous de la température moyenne (qui est, pour rappel, de plus ou moins 22° à l’intérieur en Belgique) sans subir un quelconque inconfort thermique.

En choisissant d’enfiler des sous-vêtements thermiques, de bonnes chaussettes et un gros pull, cette même personne pourrait faire descendre le thermostat de 6°C en dessous de la température moyenne. Dans cette optique, envisager une grenouillère avec capuche pour adultes (le vêtement ultime pour lutter contre le froid) ou un bon gros training n’a donc plus rien d’incongru. Ce qui est renié en élégance est gagné en confort… et dans le portefeuille. Pour optimiser au mieux chaque vêtement, cette liste reprend le degré d’isolation de chaque pièce de votre garde-robe.

Astuces pour encore optimiser l’apport thermique de vêtements

Si chaque pièce a sa valeur isolante face au froid, il existe aussi des techniques qui permettent encore d’augmenter leur pouvoir isolant. En voici quelques-unes :

  • La technique de l’oignon

Superposer plusieurs couches. Cela offre deux avantages. Le premier: pouvoir facilement moduler votre tenue en fonction de la température. Le second: permettre à l’air de rester coincé entre les couches, ce qui isole encore davantage le corps. L’idéal serait trois couches. La première couche, celle près du corps, doit être douce et laisser passer la respiration pour que celle-ci ne soit plus en contact avec la peau. La seconde doit être plus épaisse et aura pour rôle de piéger de l’air et d’empêcher le contact entre la peau et la couche externe plus fine. La troisième devra, elle, principalement couper le vent et éventuellement la pluie, tout en laissant passer la vapeur d’eau de la sueur (la fameuse matière « respirante »).

Attention cependant à ne pas choisir des vêtements trop moulants qui écraseraient le vêtement, lui faisant perdre au passage beaucoup de sa capacité isolante. Exit donc les pulls collants. La couche du dessus doit aussi toujours être plus large que celle du dessous. Dans le même esprit, opter pour des vêtements qui se resserrent au niveau des chevilles, des poignets ou encore du cou permettra à l’air de s’échapper moins facilement.

  • Couvrir le cou et la tête

La tête est la partie du corps qui laisse échapper le plus de chaleur. On estime que 30% de la perdition de chaleur passe par la tête. Couvrir cette dernière permet donc d’avoir vite plus chaud. Et pas toujours besoin d’opter pour un bonnet. Un col roulé ou une capuche peuvent déjà faire l’affaire.

  • Fuir l’humidité et les vêtements mouillés

Un vêtement peut être mouillé par la transpiration, par la pluie ou par une immersion. Ensuite, l’eau va remplacer l’air entre les fils. En perdant de son pouvoir isolant, le vêtement ne va plus chauffer, mais au contraire refroidir le corps.

  • Laine ou polar ?

La laine est une matière naturelle qui isole et tient chaud. Elle va aussi absorber l’humidité dégagée par le corps sans la retenir. Ses fibres creuses forment des chambres à air qui maintiennent la chaleur du corps. Toutes les laines n’ont cependant pas la même qualité thermique. Ainsi le mérinos, le cachemire (de laine fine issue d’une chèvre) ou l’alpaga (qui est 7 fois plus isolant que la laine de mouton tout en restant très fine) sont des laines particulièrement chaudes. Enfin, pour un châle léger et très chaud, l’idéal est un mélange laine et soie.

Le polar, lui, est constitué de polyester gratté qui garde lui aussi l’air « coincé » dans ses fibres. S’il n’est pas fait en fibre naturelle, il a l’avantage de sécher plus vite et d’être plus léger. On notera aussi qu’il y a aussi le Thermolactyl, une marque déposée qui repose sur le principe de la triboélectricité, soit un phénomène électrostatique génèrant de la chaleur.

A la recherche des TOG

Acheter des couettes ou des vêtements en ligne ? Il faut alors compter sur le TOG anglais. Cette unité de mesure calcule, comme le clo, la performance thermique. Au plus ce dernier est élevé au plus le vêtement tiendra chaud. 1 clo est égal à 1.55 TOG.

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