Mélanie Geelkens

La sacrée paire de Mélanie Geelkens | Pourquoi les femmes préfèrent parfois les (très) vieux

Mélanie Geelkens Journaliste, responsable éditoriale du Vif.be

Pourquoi certaines femmes sont-elles attirées par les hommes plus vieux (et parfois beaucoup plus vieux)? Une question de signes extérieurs de richesse et de stéréotypes de genre.

Un mot d’explication pour celles et ceux qui ont la chance de ne jamais avoir dû s’y créer un profil. Par défaut, les applications de rencontre proposent à leurs utilisateurs de «matcher» des partenaires dix ans plus jeunes ou dix ans plus vieux. Ainsi, dans le grand supermarché de l’amour, une personne de 35 ans, par exemple, verra se succéder des profils allant de 25 à 45 piges, à moins qu’elle ne modifie ses préférences. Cette jeune fille de 24 ans n’était donc pas tombée par hasard sur cet homme âgé de 42 ans. C’est qu’elle avait consciemment changé les paramètres de son compte pour pouvoir liker des messieurs qui auraient l’âge d’être son (jeune) papa.

La romance n’a apparemment pas abouti, mais si un jour les tourtereaux avaient dû se promener main dans la main en rue, aucun passant ne se serait sans doute retourné sur leur passage. Comme nul ne s’offusquait probablement de croiser Jean-Michel Maulpoix, prix Goncourt de poésie (récemment condamné pour violences conjugales), et son épouse, Laure Helms, de 25 ans sa cadette. Ou George Clooney et Amal Alamuddin (17 ans), Vincent Cassel et Tina Kunakey (30 ans), Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones (25 ans)… La page pourrait être noircie d’exemples. L’inverse est moins fréquent, excepté Emmanuel et Brigitte Macron, bien sûr.

Que ces (vieux) messieurs apprécient la chair fraîche (et ferme), air connu. «En matière de séduction, les hommes sont très attirés par les aspects en lien avec la beauté, rappelle Sarah Galdiolo (UMons), professeure de psychologie clinique et thérapeute. D’où leur attrait pour la jeunesse… On ne peut pas être et avoir été.»

«Dans un sens comme dans l’autre, les écarts d’âge ne sont pas si fréquents, c’est juste qu’ils sont plus frappants, donc qu’ils occupent davantage les esprits, contextualise la psychologue. L’homogamie prévaut, généralement: on sélectionne un partenaire qui nous ressemble fortement.» Du niveau socioéconomique aux études, en passant par l’âge, donc.

Autant d’indices socioéconomiques, autant d’espoirs d’atteindre une forme de sécurisation.

Reste tout de même ces exceptions hétérogames. Que certaines (jeunes) dames soient friandes de rides, de tempes grises, d’éventuel bedon, de probable calvitie, cela a au fond de quoi surprendre. «Les femmes sont moins portées sur le physique», avance Sarah Galdiolo. Tous les «vieux beaux» ne ressemblent malheureusement pas à Mister Clooney.

En revanche, poursuit la spécialiste, «elles seront plus attentives à certains signes extérieurs. Attention, pour avancer cela, je ne me base pas sur des stéréotypes de genre, mais bien sur les résultats de nombreuses études évolutionnistes!», précise Sarah Galdiolo.

Logement, profession, voiture… Autant d’indices du niveau socioéconomique, autant d’espoirs d’atteindre une forme de sécurisation. «Les femmes gagnent moins, elles sont davantage exposées à la précarité et subissent encore toute une série d’inégalités.» Elles cherchent donc inconsciemment à s’en protéger. Or, l’aisance s’amplifie souvent les années passant…

Et une fois qu’elles l’atteignent elles, l’aisance (si tant est que ça arrive un jour)? Vive les toyboys, les éphèbes, les apollons imberbes? «Choisir un partenaire plus jeune est plus compliqué pour les femmes car, contrairement aux hommes, elles ont fortement besoin de l’approbation par le regard des autres dans leur construction. C’est donc plus difficile à assumer face à la société.» Dommage. Car dans l’absolu, la chair ferme est sans doute plus agréable au toucher. N’est-ce pas, messieurs?

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