Leadership toxique, comportements abusifs, favoritisme, intimidations, manipulations, politiques de division, discrimination: que se passe-t-il à la VRT? © ANP

« Une culture de la peur » à la VRT? 24 personnes auraient été victimes de comportements abusifs

Les élus flamands siégeant en Commission médias ont reçu jeudi un courrier électronique évoquant des comportements abusifs au sein de la VRT. 24 personnes en auraient été victimes.

Les membres de la commission du parlement flamand consacrée aux médias ont reçu jeudi un courrier électronique évoquant 24 nouvelles victimes de comportements abusifs au sein de la VRT.

Le même jour, ces élus devaient interroger le ministre Benjamin Dalle sur « l’affaire Bart De Pauw » et la diffusion d’une série documentaire donnant la parole aux victimes du présentateur et producteur.

Les auteurs du courrier sont trois collaborateurs anonymes de la VRT, qui affirment connaitre 24 victimes.

Les élues socialiste Katia Segers et libérale Stephanie D’Hose ont cité jeudi des passages, faisant état d’un leadership toxique, comportements abusifs, favoritisme, intimidations, manipulations, politiques de division, discrimination. Le problème serait présent depuis certainement sept années.

Le courrier est « lourd », indique Stephanie D’Hose. « C’est de notre devoir de l’évoquer« . Selon Katia Segers, il faudrait même « un audit » au sein de la VRT, « où règne une culture de la peur« .

Le ministre Benjamin Dalle a pointé que n’importe qui pouvait avoir envoyé ce courrier. « On ne sait pas si c’est correct à 100%, ou à 0%, on n’en a aucune idée. Je ne vois pas en quoi cela se rapporte au débat ».

Le débat de jeudi au parlement flamand intervient après un rebondissement dans l’affaire Bart De Pauw, avec la décision par la VRT de finalement diffuser une série documentaire donnant la parole à des victimes. Le présentateur et producteur avait été condamné en 2021 à six mois de prison avec sursis pour avoir harcelé cinq femmes. Le CEO de la VRT, Frederik Delaplace, avait initialement décidé de reporter la diffusion de la série. Une décision « unilatérale » dénoncée par des personnalités des secteurs culturel et médiatique flamands. Finalement, la VRT s’est excusée, admettant une erreur, et le premier épisode a été diffusé mercredi soir.

L’indignation est grande chez certains, mais le ministre Benjamin Dalle a très rapidement indiqué qu’il continuait de soutenir le patron de la VRT. Il a maintenu sa ligne de conduite jeudi. « C’est un signe de leadership, de pouvoir reconnaitre une faute, s’adapter et présenter ses excuses », a-t-il indiqué. « La VRT doit désormais restaurer la confiance. J’attends du CEO qu’il prenne des mesures concrètes ».

Le ministre a ensuite relayé des explications reçues de la VRT, sur les contacts avec Bart De Pauw et son épouse, et les demandes de ceux-ci concernant le documentaire. L’homme de télévision voulait entre autres que certains passages soient effacés, les jugeant incorrects. Une demande que les décideurs de la VRT ont transmise aux producteurs du documentaire, qui ont refusé.

Pour les élues Katia Segers (Vooruit) et Meyrem Almaci (Groen), il y a là un problème fondamental, si la demande a été transmise par le CEO. « Il y a un aspect politique« , a estimé cette dernière. « On parle ici de l’impression que quelqu’un, à ce niveau, est influençable et peut intervenir d’une manière qui porte atteinte à l’entreprise ».

Contenu partenaire