Le Laveu, plus bobo que jamais

Petit tour d’horizon des quartiers en vogue ou en devenir de la cité des Princes-Evêques.

La Cité ardente bénéficie du fameux  » retour à la ville « , que les notaires liégeois observent depuis deux ou trois ans. La cible de ces nouveaux candidats-acquéreurs ? Des appartements de petite taille et, plus encore, des studios. Ce qui ne veut pas dire que les maisons n’y ont plus la cote. Elles sont même l’apanage du quartier qui se profile en  » champion toutes catégories  » de l’année immobilière 2011 : le Laveu.  » Si les prix n’ont plus augmenté de façon importante, l’activité y reste soutenue et les biens s’écoulent sans difficulté « , commente Jean-Louis Jeghers, notaire à Liège. Il faut dire aussi que les prix avaient grimpé de près de 30 % en cinq ans de temps, passant de 140 à 190 000 euros en moyenne !  » C’est le quartier bobo [NDLR : bourgeois-bohème] par excellence, qui s’est développé à la suite du tremblement de terre de 1983.  » Ravagé, il attise alors la convoitise de jeunes architectes qui rachètent les maisons en ruines pour des bouchées de pain.  » En quatre à cinq ans, le quartier est entièrement restauré et, effet boule de neige aidant, les prix commencent à augmenter dès les années 1990-95.  » Pour monter en flèche plus récemment, et atteindre  » facilement 20 % de plus qu’ailleurs, soit jusqu’à 200 000 euros pour une maison « .

Le quartier de Saint-Léonard talonne Le Laveu de près. Pas (encore) en termes de prix, mais en popularité.  » Il s’agit très clairement d’un quartier d’avenir, assure Jean-Louis Jeghers. Depuis deux ou trois ans, il est en pleine reconversion.  » Ancien repaire des artisans au XIXe siècle, puis tombé en désuétude, Saint-Léonard fait l’objet d’attentions politiques particulières depuis la fin des années 1990.  » Une stratégie devenue payante, car, depuis une dizaine d’années, de jeunes acheteurs viennent s’y établir, séduits par ses prix attractifs.  » Ils sont artisans, petits indépendants, architectes et même… politiciens, puisque le ministre Didier Reynders en personne habitait dans le coin, avant de déménager à… Uccle. Résultat ?  » Les prix ont gagné 10 à 15 % en deux ans de temps.  » Soit plus de 300 000 euros pour une maison de maître, 150 000 à 160 000 euros pour une unifamiliale rénovée et moins de 100 000 euros si elle est délabrée.

Parmi les autres quartiers qui ont le vent en poupe, Jean-Louis Jeghers cite Cointe, qui semble se stabiliser. Mais aussi les rues Naimette et Xhovémont,  » sur les hauteurs de Liège, très prisées « . Une situation en  » altitude  » qui fait aussi recette du côté du Thier à Liège, au-dessus de Saint-Léonard, qui aligne les petites maisons de 120 000 à 130 000 euros. Lesquelles font le bonheur de ceux qui aiment  » être au-dessus de la ville, sans être loin du centre « .

Le quartier du Cadran connaît également un regain d’activité immobilière, poussé dans le dos par de nombreux promoteurs, qui apprécient sa situation centrale. Tandis qu’à Sainte-Marguerite et Saint-Laurent,  » la demande est moins importante et permet aux amateurs d’y faire de bonnes affaires « . Sur la rive droite de la Meuse,  » 15 à 20 % moins chère que la rive gauche « , les quartiers de Vennes et de Laveleye profitent des retombées positives de la Médiacité et du nouveau centre de la RTBF. A l’inverse du Longdoz, dans lequel le complexe est pourtant implanté.  » Il faudra encore attendre cinq à six ans pour que ce dernier décolle, estime le notaire. Tout comme le quartier des Guillemins, qui lui fait face, sur la rive opposée, et qui pourrait mieux marcher encore si les abords de la gare étaient aménagés. « 

Quid des appartements ?  » Ce sont surtout les quais et leurs abords qui récoltent les faveurs du public, remarque Jean-Louis Jeghers. Boulevard Frère Orban, rues Lebeau et Forgeur, boulevard Piercot, sur la rive gauche ; quais Marcellis, Mativa, Churchill et Van Beneden, sur la rive droite. Mais le centre-ville n’est pas en reste : avenues Rogier et Blonden, quartier du Louvrex… Ainsi que les grands boulevards d’Avroy et de la Sauvenière, fort bruyants toutefois.  » Côté prix, tout dépend de l’année de construction de l’immeuble.  » Les biens postérieurs aux années 1990 se vendent correctement. Erigés entre 1990 et 2000, leur prix tourne autour des 1 500 – 1 600 euros/m², entre 2000 et 2010, il faut compter de 1 800 à 2 000 euros/m². Les plus récents, bâtis entre 2010 et 2011 se vendent jusqu’à 2 200 euros/m² « , conclut-il.

F. MA.

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