Avortement : glissements libertaires

Sénateur PSC pendant six ans, j’ai consacré le plus clair de mon temps à la discussion du projet Lallemand-Michielsen en commission de santé publique. Roger Lallemand doit se retourner dans sa tombe ! Je me souviens, par exemple, qu’il tenait beaucoup à situer son projet dans une notion d’état de détresse. Aujourd’hui, il n’est plus question de détresse. Soit ! Le concept était en effet difficilement objectivable. Au cours du débat final et du vote sur la proposition, promesse m’a été faite solennellement par l’auteur que serait créé un organe d’évaluation régulière de l’état de la question. Ce qui fut entériné par la Chambre. Question : cet organe fonctionne-t-il ? S’attache-t-il, comme promis, à rechercher et promouvoir toutes les mesures susceptibles de faire diminuer le nombre d’avortements en Belgique ? Je n’en crois rien. Que l’avortement soit dépénalisé, très bien ! Mais quid après quatre mois de grossesse ? Que l’on fasse de l’avortement un acte purement médical, soit ! Mais le médecin ne se doit-il pas aussi de veiller à la santé d’un enfant à naître (présentant tous les caractères de normalité tout au moins) ? Nous serions donc maintenant dotés de médecins doués d’une solide capacité de discernement et d’un pouvoir démesuré ! On est en plein délire, d’autant qu’à l’estime de certains parlementaires, le médecin n’aurait même plus le droit de refuser toute participation à un avortement. Que, du moins, les partis laissent leurs représentants totalement libres de leurs votes ! Que vive encore cette liberté-là !

Pourquoi créer des rancoeurs qui divisent plutôt que de célébrer ce qui rassemble ?

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