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Voyages: le vert disparaît au profit des zones rouges (infographie)

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Après Bruxelles, c’était au tour de la Wallonie de passer au rouge la semaine dernière, sur la carte des voyages de l’ECDC. Une carte qui s’assombrit peu à peu tandis que les zones vertes se raréfient. Aujourd’hui, seuls les pays de l’Europe de l’Est semblent résister à cette nouvelle vague de contaminations.

À mesure que les semaines s’écoulent, la carte européenne publiée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) vire au rouge. S’il s’agit bien là d’un signe que le covid gagne du terrain un peu partout en Europe – la faute aux variants présents sur le continent -, la situation n’a plus rien avoir avec celles des vagues précédentes. Et pour cause : la vaccination progresse, elle aussi.

Wallonie et Bruxelles dans le rouge

Pour autant, il faut rester vigilant. En Belgique notamment, car si les taux de mortalité et d’hospitalisation restent pour l’instant sous contrôle, l’épidémie est loin d’être totalement maîtrisée. La preuve : sur la carte des voyages, la Wallonie vient elle aussi de passer au rouge, malgré une campagne de vaccination couronnée de succès. Elle rejoint ainsi la capitale, déjà assombrie sur la carte depuis le 22 juillet. Seule la Région flamande reste en orange dans notre pays.

Mais pourquoi ce « rouge », quand les experts ne cessent de nous rassurer quant à l’évolution de l’épidémie sur notre territoire ?

Pour évaluer le « risque » d’être contaminé au covid, la carte – basée sur le nombre d’infections et le pourcentage de tests positifs au cours des quatorze derniers jours – propose quatre couleurs : vert, orange, rouge et rouge foncé. Une région adopte la couleur rouge si l’incidence oscille entre 75 et 200, et si le taux de positivité est supérieur à 4%.

C’est bien le cas de la Wallonie, avec un taux de positivité qui atteint désormais près de 4,5 % et une incidence de 172,3 nouveaux malades pour 100.000 habitants. Une recrudescence qui n’a rien de surprenant, selon le virologue Steven Van Gucht, au vu des assouplissements de ces dernières semaines. Pas de panique néanmoins : ce n’est pas la couleur qui importe, mais bien les chiffres qui se cachent derrière. Et pour l’instant, il n’y a pas de menace de saturation des hôpitaux.

Et nos voisins ?

Du côté de nos voisins, la France aussi a complètement viré au rouge. La seule région qui résistait encore – le Centre-Val de Loire – a finalement rendu les armes face au covid et affiche désormais la même teinte que les régions voisines. Même son de cloche en Allemagne: le pays, qui affichait encore une belle couleur verte dominante sur la grande majorité de son territoire, est désormais passé en orange. « Petites » exceptions : Berlin, la Province du Schleswig-Holstein, la Sarre et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie sont en rouge.

Dans le sud de l’Europe, diverses zones aussi deviennent peu à peu « à risque ». Outre les incendies qui grignotent l’île d’Eubée, et rendent donc la région instable au niveau de la sécurité, la situation sanitaire est également loin d’être idéale en Grèce. La Thessalie, qui était la dernière région à être indiquée en orange, s’est aujourd’hui assombrie. La botte italienne est elle aussi complètement orange et rouge : le Molise est le dernier rescapé à maintenir sa couleur verte. La province autonome de Bolzano, parmi les dernières régions encore claires, est passée en orange la semaine dernière. Mais aucune nouvelle région ne s’est davantage obscurcie.

La Lettonie et une bonne partie de l’Autriche ont également échangé le vert pour l’orange. Enfin, le nord de la Suède, la Bulgarie et la Lituanie sont désormais aussi en rouge.

À l’Est, le vert reste stable

Parmi les dernières régions teintées de vert sur la carte, on retrouve la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la grande majorité de la Croatie. Bref, on le constate : l’Europe de l’Est se porte encore bien.

En Slovaquie, par exemple, la situation sanitaire reste stable. Si les cas de covid sont effectivement en hausse avec 79 nouvelles contaminations recensées en moyenne chaque jour. Cela ne représente que 2% du pic des infections. Même constat en Pologne, où 195 nouvelles contaminations sont recensées en moyenne chaque jour. Cela représente 1% du pic des infections.

Comment expliquer cette légère avance de l’Europe de l’Est sur l’épidémie ? Une chose est sûre, la campagne de vaccination n’en est certainement pas la cause. En Slovaquie, seuls 38,76 % de la population est aujourd’hui complètement vaccinée, contre 48,73 % en Pologne. Les pays de cette région sont donc encore loin de l’immunité collective.

Cet écart entre la situation épidémiologique des différentes zones de l’Europe pourrait se justifier par des mesures plus strictes. Chez nous, les vacances d’été se sont traduites par un déconfinement progressif et le retour de plusieurs « libertés ». Or, c’est de la République tchèque, la Pologne et la Hongrie qu’est partie la troisième vague qui y fut puissante. Ces pays n’ont alors eu d’autres choix que prendre des dispositions fortes pour lutter contre cette recrudescence de cas. À l’heure actuelle, un couvre-feu est toujours en place entre 21 heures et une heure du matin en Slovaquie. De même, le contrôle sanitaire aux frontières y serait plus efficace que dans l’ouest du continent. En Slovénie ou en Hongrie, les voyages ont été limités aux motifs essentiels.

Cela ne veut pas dire pour autant que les pays d’Europe de l’Est sont à l’abri d’une nouvelle flambée des cas. Bien au contraire… La tache rouge se répand progressivement et pourrait bien atteindre cette région d’ici quelques semaines.

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