Le président russe Vladimir Poutine serre la main du président chinois Xi Jinping lors d'une réunion au Kremlin à Moscou, Russie, 20 mars 2023. © Reuters

Sommet Poutine-Xi : le Kremlin pas surpris par la réaction « hostile » des Occidentaux

La Chine et la Russie ont conclu un accord sur le gigantesque projet de gazoduc Force de Sibérie 2, qui reliera la Sibérie au nord-ouest de la Chine. Cet accord a provoqué de nombreuses réactions côté occidental. Le Kremlin ne se dit pas surpris.

Le Kremlin a dit mercredi ne pas être surpris par la réaction « hostile » des pays occidentaux après le sommet russo-chinois lors duquel Vladimir Poutine et Xi Jinping ont affiché leur alliance, en plein conflit en Ukraine. « En ce qui concerne la réaction des pays de l’Occident collectif, le fait que leur réaction sur tous les sujets était de nature inamicale et hostile n’est une nouvelle pour personne », a jugé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

« Tous les accords ont été conclus », s’est félicité le président russe depuis le Kremlin, précisant qu' »à la mise en service, 50 milliards de mètres cubes de gaz » transiteront via ce gazoduc destiné à augmenter sensiblement les livraisons russes vers la Chine.

Lundi, « Gazprom a livré les volumes demandés et établi un nouveau record historique d’approvisionnement quotidien en gaz vers la Chine », a indiqué Gazprom dans un communiqué. Interrogée par l’AFP notamment sur le chiffre précis de livraison, l’entreprise a indiqué « ne pas fournir d’informations complémentaires ».

Une autre source au sein de Gazprom et au fait du dossier a indiqué que « les volumes quotidiens » livrés à la Chine relevaient « d’informations commerciales. Nous ne les dévoilerons pas ». Cette annonce du géant gazier russe intervient au deuxième jour de la visite d’Etat du président chinois Xi Jinping à Moscou, un déplacement visant à renforcer les liens diplomatiques et économiques — dont énergétiques — entre Pékin et Moscou.

Lundi, Xi avait longuement échangé avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lors d’une rencontre informelle. La Russie s’efforce depuis plusieurs années d’augmenter ses livraisons de gaz à l’économie chinoise, grosse consommatrice d’énergie, et a accéléré ce mouvement depuis un an à la suite des sanctions internationales la visant.

L’an passé, les livraisons de gaz via le gazoduc « Force de Sibérie » dans l’Extrême-Orient russe à destination de la Chine ont atteint un maximum historique, à hauteur de 15,5 milliards de mètres cubes. D’ici 2025, Moscou entend multiplier par 2,5 ses exportations par cette infrastructure, à 38 milliards de mètres cubes chaque année. Dans un article publié par le Kremlin dimanche soir, Vladimir Poutine avait qualifié le gazoduc « Force de Sibérie » d' »affaire du siècle ».

En janvier dernier, la Russie a exporté vers la Chine 2,7 milliards de mètres cubes de gaz naturel et gaz naturel liquéfié (GNL), selon les douanes chinoises, se plaçant en tête des pays exportateurs vers le géant asiatique.

Fin décembre, Vladimir Poutine avait lancé l’exploitation du champ gazier de Kovykta, un vaste gisement situé en Sibérie qui doit permettre d’augmenter dans le futur les exportations vers la Chine.

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