L’extension de l’incursion terrestre a été approuvée à l’unanimité par le gouvernement de Netanyahou. © reuters

Pour Netanyahou, la «seconde guerre d’indépendance» a commencé (analyse)

Tandis que plusieurs camions ont pu acheminer de l’aide humanitaire à Gaza, l’armée de Netanyahou intensifie ses offensives aériennes et terrestres.

Détruire le Hamas tout en œuvrant au sauvetage des quelque 230 otages retenus par le mouvement islamiste depuis son attaque terroriste du 7 octobre, tels sont les deux objectifs fixés par Benjamin Netanyahou. Pour la première fois depuis les massacres qui ont déclenché une nouvelle escalade de violence dans le conflit, le Premier ministre israélien s’est exprimé en conférence de presse, affirmant que son pays avait entamé sa «seconde guerre d’indépendance» et prévoyant une «bataille dans la bande de Gaza […] longue et difficile.»

Depuis l’entrée de chars israéliens au nord de l’enclave palestinienne le 26 octobre, Tsahal n’a plus cessé de bombarder le territoire, visant, au cours du samedi et du dimanche, un total de six cents cibles, toujours selon l’armée de l’air israélienne. L’un de ses objectifs est de parvenir à détruire le «métro de Gaza», cet important réseau de tunnels et de galeries par lequel le Hamas acheminerait du matériel, où il aurait installé son centre opérationnel et pourrait même retenir des otages. Les bombardements ont provoqué une panne du réseau Internet, mais la connexion a entre-temps été rétablie. Au sol, plusieurs raids ont également été menés au nord de la bande de Gaza, mais aussi à Jénine en Cisjordanie, place forte de nombreux combattants palestiniens.

«Nous avons élargi nos activités terrestres, avec l’entrée de forces supplémentaires dans la bande de Gaza, notamment l’infanterie, les unités blindées, le génie militaire et le corps d’artillerie», a détaillé Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal, lors de son point presse du 30 octobre. La grande opération massive terrestre annoncée par Netanyahou n’avait alors pas encore officiellement débuté, mais le ministère palestinien de la Santé accusait l’armée de l’Etat hébreu d’avoir causé la mort de près de huit mille personnes en trois semaines d’offensive.

Empêcher l’accès de l’aide humanitaire peut constituer un crime.

Fin octobre, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (BCAH) a annoncé que 33 camions d’aides humanitaires avaient pu rallier Gaza via le point de passage de Rafah, à la frontière avec l’Egypte. «Il s’agit de la plus grande fourniture […] depuis le 21 octobre, date à laquelle les livraisons limitées ont repris», précise l’agence des Nations unies. Celle-ci ajoute que l’autorisation de livraison de carburant – jusqu’ici refusée par le gouvernement Netanyahou – est indispensable à la survie des civils de l’enclave assiégée. Selon Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), «empêcher l’accès de l’aide humanitaire peut constituer un crime». Lors d’une courte allocution publique au poste-frontière de Rafah, Khan a rappelé qu’il espérait entrer à Gaza et en Israël pour mener des enquêtes sur des crimes potentiels. Ce droit, jusqu’ici, lui a été refusé par Israël, qui n’est pas membre de la CPI.

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