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Législatives françaises : Mélenchon éliminé au bout du suspense

Législatives. Dans le Pas-de-Calais, le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon termine troisième et se retire au profit du candidat PS Philippe Kemel. Marine Le Pen obtient plus de 42% des voix.

Enfermé dans sa permanence à Hénin Beaumont, Jean-Luc Mélenchon a le regard sombre. Il n’est pas encore 20h, mais les premiers résultats tombent. Marine Le Pen arrive largement en tête dans l’ensemble des bureaux de vote où le dépouillement est achevé. Pour la deuxième place, tout se joue à l’intox. Au Front de Gauche comme au PS, on parle d’un « mouchoir de poche », chacun revendiquant une courte avance. Philippe Kemel, joint par téléphone, semble confiant: « D’après les chiffres de la sous-préfecture, nous avons actuellement 500 voix d’avance. » Jean-Luc Mélenchon peut-il surmonter ce retard? Rien n’est moins sûr, et son intervention sur la place Wagon d’Hénin-Beaumont, prévue initialement à 20h, a été retardée.

En attendant, Marine Le Pen et ses partisans ont le sourire. Dans son fief d’Hénin-Beaumont, elle réalise l’incroyable score de 48,21%, devant Mélenchon (21,21%) et Philippe Kémel (aux alentours de 16%). Dans la salle du Colysée, où les militants sont réunis, une certaine excitation se fait ressentir. On annonce l’arrivée imminente de la dirigeante frontiste.

Côté Front de Gauche, les quelques sympathisants réunis devant la permanence semblent très inquiets. En attendant les chiffres officiels, ils envisagent déjà ce qui pourrait ressembler à une énorme désillusion. Les premiers résultats sérieux tombent. Malgré une nette amélioration de son score de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon arrive troisième et annonce qu’il se retire derrière son concurrent socialiste. « C’est le coeur paisible que je vais quitter cette scène mais pas ce département », explique le leader du Front de gauche. Joint par L’Express, Philippe Kémel savoure sa deuxième place, arrachée de haute lutte au candidat du Front de gauche: « C’est la preuve que la problème du FN ne se règle pas avec des invectives. Malgré tout, je n’en tiens pas rigueur à Monsieur Mélenchon. Nous devons nous rassembler maintenant pour donner une majorité à François Hollande. Aucune élection n’est gagnée d’avance. C’est une satisfaction personnelle, mais je ne suis qu’au milieu du gué. »

Par Yann Duvert , L’Express

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