Penelope et François Fillon © AFP

François Fillon et son épouse côte à côte dans la tourmente

Le Vif

« Je n’ai peur de rien, j’ai le cuir solide » et « on ne m’intimidera pas » François Fillon, le candidat de la droite à la présidentielle française empêtré dans des soupçons d’emploi fictif pour son épouse Penelope, est passé à l’offensive dimanche sous les ovations de plusieurs milliers de militants réunis à Paris.

« Ils croyaient nous avoir torpillés, ils pensaient nous avoir abattus et vous êtes là, vous êtes plus de 15.000 », a lancé l’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy (2009-2012) devant une salle chauffée à blanc qui scandait « Fillon président! » ou « on va gagner » en agitant des drapeaux bleu blanc rouge.

Le grand meeting qui coïncide avec le second tour de la primaire de la gauche vise à lui permettre de reprendre la main d’une campagne qui patine depuis plusieurs semaines et s’est embourbée avec les récentes révélations de l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné.

Sa très discrète épouse, qui a 62 ans, s’est décrite comme une femme au foyer « à distance des activités politiques » de son mari, est soupçonnée d’avoir reçu 500.000 euros de salaires comme « assistante parlementaire » et comme salariée d’une revue littéraire.

François Fillon, lui, assure que ses activités n’étaient pas fictives et s’est engagé à fournir tous les justificatifs nécessaires à la justice qui a ouvert une enquête.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les sondages récents le donnaient au coude à coude avec la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen mais le « Penelope Gate », malgré ses démentis vigoureux, a eu un impact négatif sur l’opinion des Français. Une pétition lancée sur internet, « Mme Fillon rendez-nous ces 500.000 euros » a récolté près 180.000 signatures en quatre jours.

‘La tête haute

Dimanche, le candidat conservateur et son épouse, les yeux embués, ont été acclamés à leur arrivée au grand meeting parisien conçu comme une démonstration de force le jour où la primaire de gauche départage les deux finalistes l’ex-premier ministre Manuel Valls et son challenger Benoît Hamon.

« Avancez la tête haute, ne cédez à aucune intimidation, c’est plus que ma personne qui est dans leur viseur, c’est une haute idée de la France qu’on veut abattre », a lancé François Fillon devant ses partisans, droit dans son costume sombre, les sourcils broussailleux, le verbe martial.

« La bataille sera difficile, la violence des attaques est à la hauteur de l’enjeu », a-t-il ajouté avant de dénoncer les idées « destructrices » de ses adversaires et de promettre de « remettre de l’ordre dans le chaos français ».

Identité culturelle, maîtrise des flux migratoires, lutte contre la délinquance, autorité de l’Etat, pilonnage de l’islamisme radical et des « marchands de burkinis », relations internationales pour une Europe forte et une « France libre », le sexagénaire a scandé son programme « d’ordre et de mouvement » au nom du « redressement national ».

A la fin de son discours, son épouse l’a rejoint à la tribune avec toute l’équipe de campagne sous les ovations du public.

« Je suis là pour défendre Francois Fillon. C’est le seul qui fera que les jeunes s’en sortent via son programme pour les filières professionelles », explique Quentin Pasbeau, un serveur de 21 ans, un des rares jeunes du public.

Et Penelope ? « Plein d’autres ont des choses à cacher qui finiront par sortir », assure-t-il.

« Nous espérons qu’il va sortir des pièges et qu’il sera blanchi dans cette affaire », renchérit Gérard Perrolier, 72 ans, un enseignant retraité. Pour lui c’est « le seul susceptible de sauver notre pays du déclin dans lequel le parti socialiste a plongé le pays depuis cinq ans ».

AFP

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire