French Prime Minister Elisabeth Borne and French President Emmanuel Macron looking the parade during a ceremony commemorating the 83rd anniversary of late General Charles De Gaulle's June 1940 appeal for French Resistance against Nazi Germany, at the Mont Valerien National Memorial in Suresnes on the outskirts of Paris on June 18, 2023. Photo by Jacques Witt/Pool/ABACAPRESS.COM

Chaos en France suite à la mort du jeune Nahel: 45.000 policiers et gendarmes mobilisés pour la nuit de vendredi à samedi

Un total de 45.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dans la nuit de vendredi à samedi pour tenter d’enrayer les violences qui secouent la France depuis la mort mardi de Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier, a annoncé le ministre de l’Intérieur.

Davantage d’unités spécialisées », comme le RAID, la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) ou le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) seront mobilisés, a ajouté Gérald Darmanin sur TF1, parlant de « moyens exceptionnels ».

Matignon, a ajouté que des « événements de grande ampleur mobilisant des effectifs et pouvant présenter des risques d’ordre public en fonction des situations locales » seraient annulés. Ces décisions font partie des mesures arrêtées sous l’autorité du président Emmanuel Macron lors de la cellule interministérielle de crise qui s’est réunie en milieu de journée au ministère de l’Intérieur.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a pour sa part demandé aux préfets l’arrêt des bus et tramways dans toute la France à partir de 21h00, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Le ministre leur a aussi demandé la « prise systématique d’arrêtés d’interdiction de vente et de transport » de mortiers d’artifice, de bidon d’essence, d’acides et de produits inflammables et chimiques.

Le président français a par ailleurs appelé à la responsabilité parentale dans cette crise. « Un tiers des interpellés de la dernière nuit sont des jeunes, parfois des très jeunes », a-t-il observé vendredi.

Il a annoncé des moyens supplémentaires pour la police après cette nouvelle flambée de violences déclenchée par la mort d’un jeune de 17 ans, Nahel M., abattu par un policier à Nanterre en région parisienne. Le gouvernement français demande aussi la mise à l’arrêt des bus et tramways dans tout le pays après 21H00.

Les obsèques prévues samedi

Les funérailles du jeune Nahel auront lieu ce samedi. Il faut continuer d’entourer cette famille, cette maman qui va enterrer son enfant demain », a déclaré Patrick Jarry, maire de Nanterre dont était originaire Nahel.

« Esprit de responsabilité » des réseaux sociaux

Le président Macron a dit attendre un « esprit de responsabilité » des grandes plateformes des réseaux sociaux, citant notamment Snapchat et TikTok où s’organisent « des rassemblements violents » et qui suscitent « aussi une forme de mimétisme de la violence, ce qui conduit chez les plus jeunes à une forme de sortie du réel », selon lui. « On a le sentiment parfois que certains d’entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués« , a estimé M. Macron.

Macron prêt à adapter le dispositif de maintien de l’ordre « sans tabou »

Dès vendredi matin, la Première ministre Élisabeth Borne a réuni plusieurs ministres, en dénonçant des actes « insupportables et inexcusables« . Le chef de l’Etat français a, lui, quitté un sommet européen à Bruxelles, annulant une conférence de presse, pour rentrer à Paris où il a notamment convoqué une cellule interministérielle de crise à 13H00, la deuxième en deux jours.

Interrogée lors d’un point presse sur l’éventualité d’un recours à l’état d’urgence, la Première ministre a répondu: « nous examinerons toutes les hypothèses autour du président de la République à 13h00 dans la réunion qu’il va organiser. Donc je ne vais pas vous répondre maintenant. Mais nous examinons toutes les hypothèses avec une priorité, le retour de l’ordre républicain sur tout le territoire ». Le président Macron se disait prêt à adapter « sans tabou » le dispositif de maintien de l’ordre.

Cette cellule se réunit au moment où des ministres s’interrogent sur la possibilité d‘instaurer l’état d’urgence – réclamé par la droite et de l’extrême droite.

L’ONU monte au créneau

L’ONU a demandé vendredi à la France de se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein des forces de l’ordre, trois jours après la mort d’un adolescent tué par un policier.

« C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève.

Contenu partenaire