Herman Matthijs

Dix raisons pour lesquelles Donald Trump pourrait devenir le prochain président des États-Unis

Herman Matthijs Professeur en Finances publiques

Au début de l’année, peu de gens donnaient une chance à Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche. Or, depuis début juillet, le milliardaire new-yorkais est le candidat officiel du Grand Old Party (GOP). Dix raisons pour lesquelles il peut devenir président des États-Unis d’Amérique.

1. Donald Trump a facilement remporté la nomination, et tout compte fait il y a eu peu d’opposition à sa candidature. Trump a devancé tout le monde : Jeb Bush, Marco Rubio, John Kasich, Ted Cruz et beaucoup d’autres. Au fond, c’était le seul candidat qui restait et il a remporté facilement la majorité des « délégués ». On ne peut pas en dire autant d’Hillary Clinton qui a eu beaucoup plus de mal avec le sénateur Bernie Sanders. Hormis le sénateur Cruz, le gouverneur Kasich et l’ancien candidat à la présidentielle Mitt Romney, il y a peu d’opposants à Trump au sein du GOP. Reince Priebus, le président du Comité national républicain, a réussi relativement bien à fermer les rangs de son parti.

2. Trump est nouveau en politique et propose de nouvelles idées, ce que l’électorat apprécie toujours. Il est un outsider de la politique de Washington DC. Ces politiciens professionnels sont montrés du doigt par beaucoup d’électeurs parce qu’ils ne réussissent pas à résoudre les problèmes persistants – dont ils sont responsables. Hillary Clinton en souffre également puisque son nom est lié à un groupe de politique qui détient le pouvoir depuis des mois, et dont les électeurs se demandent si elle a encore quelque chose de neuf à offrir. Avec Clinton, les vieux scandales risquent également de refaire surface.

3. Une partie de l’électorat et probablement aussi une partie des électeurs qui sans Trump n’iraient pas voter, apprécie son langage dur et clair. Ces électeurs trouvent qu’il dit ce que beaucoup de gens pensent vraiment, même si ces dernières semaines Trump se montre plus « présidentiel ». Il a modéré son ton et se fait passer pour un « faiseur de deals » .

4. Trump voudrait d’abord résoudre les problèmes américains tels que le déclin de l’industrie, le manque d’emplois ouvriers bien payés, les accords de libre-échange néfastes, l’infrastructure défaillante, etc. En outre, Trump a soulevé un point sensible en mettant l’ingérence américaine dans les zones de conflits à l’étranger en question. Beaucoup d’Américains se demandent aussi pourquoi l’armée est engagée en Ukraine, en Syrie et pour les guerres interminables en Irak et en Afghanistan.

5. La concurrence des plus petits partis est plus problématique pour Clinton que pour Trump. Suite aux positions sociétales du parti libertaire et aux prises de position plus à gauche des verts, ces partis pêchent plutôt dans l’électorat démocrate. En plus, il n’est pas certain du tout que les nombreux fans de Sanders votent pour Hillary Clinton.

6. L’affaire des e-mails a valu une image de malhonnêteté et de manque de fiabilité à Hillary Clinton. Elle a également gâché ses chances en qualifiant la moitié des électeurs de Trump de « pitoyables ». Elle utilise le même langage que Trump, qu’elle critique depuis des semaines.

7. Les derniers sondages montrent que Trump ne plaît pas uniquement aux hommes blancs, mais aussi à la majorité de femmes mariées. Il n’obtient que 17% parmi les latinos et encore moins parmi les noirs, mais l’addition de tous ces électeurs commence à jouer en sa faveur. Il monte dans les sondages et CNN le place en première position, devant Hillary Clinton! Trump présente également l’avantage que beaucoup de gens sont venus voter à ces primaires républicaines. C’est probablement lié aussi à son personnage. Lors du dernier test électoral de 2014, avec les élections intermédiaires au Congrès, le GOP conserve la majorité à la Chambre des représentants et il obtient la majorité au sénat.

8. Trump doit trouver son salut dans les « Swing states  » et plus particulièrement les états Rust Belt (NDLR : les états industriels en déclin, ainsi que la Floride). Si ces états industriels appauvris (Indiana, Michigan, Ohio, Pennsylvanie et Wisconsin) situés dans la région des Grands Lacs votent républicain, Trump remporte les élections. Le choix du running mate Mike Pence, le gouverneur de l’Indiana, constitue un bon choix pour cette région. En plus, Pence est catholique, ce qui devrait plaire à cet électorat. Et en tant que conservateur Pence représente le Tea Party.

9. Trump insiste très fort sur la sécurité et la protection contre le terrorisme. Régulièrement, il critique le fondamentalisme islamique. Vu l’actualité et le quinzième anniversaire des attentats du 11 septembre, ce thème cartonne auprès des électeurs. Cependant, Trump compte surtout sur un revirement du public électoral juif, qui vote traditionnellement démocrate et qui est connu pour son degré élevé de participation. Cette partie du public électoral est plutôt concentrée dans les états de Floride, du New Jersey et de New York : les ‘swing states’ qui ont voté démocrate la fois passée.

10. On s’interroge de plus en plus sur l’état de santé d’Hillary Clinton (âgée de 68 ans), surtout depuis son malaise le 11 septembre dernier. Beaucoup d’observateurs se demandent si c’est uniquement une pneumonie, comme l’a communiqué officiellement son équipe de campagne. Trump ne manquera pas d’exploiter cette info, et il est bien possible qu’il en tire profit.

À moins de deux mois de cette élection, la course à la Maison-Blanche est loin d’être courue. Les candidats n’ont pas intérêt commettre de faux pas d’ici là, car ils seraient fatals pour la victoire.

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