Une première à la Menart Fair: la présence des artistes de la Zawyeh Gallery, parmi lesquels Nabil Anani avec Sabastiya (2022). © DR

Toute la créativité artistique du Moyen Orient à la Menart Fair

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

On doit à Laure d’Hauteville la création de la Menart Fair, une initiative faisant la part belle à la créativité artistique des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena, pour Middle East and North Africa). Après deux éditions à Paris, ce salon, dont 42% des artistes sont des femmes, fait escale à Bruxelles dans le prestigieux décor de la Villa Empain.

Quand et pourquoi la Menart Fair a-t-elle vu le jour?

Française, j’ai habité au Liban pendant trente ans. J’ai mis sur pied, à Beyrouth, en 1998, la première foire d’art contemporain dédiée aux pays du Moyen-Orient et d’ Afrique du Nord. C’était inédit pour cet immense territoire qui s’étend du Maroc au golfe Persique. Les événements récents, la révolution et l’explosion de 2020 dans le port ont fait sombrer le pays dans un chaos économique. Je me suis dit qu’il n’ était pas possible qu’un travail de trente années pour mettre en évidence l’art de ces régions disparaisse de cette façon. Je suis rentrée à Paris où, en 2021, j’ai monté Menart Fair, un salon boutique, comme disent les Anglais, c’est-à-dire à taille humaine, dans les locaux de la maison de ventes aux enchères Cornette de Saint-Cyr. L’ idée était de privilégier le rapport humain, le contact avec les artistes et les galeristes, ce qui est impossible dans les grandes foires.

Nadine Roufael, Orange, 2022, Céramique, base en finition velours avec glaçage à effet
spécial, 40 x 26 x 20 cm

Désormais, Menart Fair débarque à Bruxelles avec, pour spécificité, un focus sur le design…

Le but est d’approcher les collectionneurs belges dont la réputation de méticulosité n’est plus à faire. Si nous avons choisi de convier le design, c’est parce que, dans les pays que nous voulons mettre en avant, les formes sont intimement liées au savoir-faire, à l’artisanat. Cette tradition millénaire influence les artistes. Il suffit de voir l’usage qu’en a fait un créateur comme Jean Royère. Le fil conducteur qui traverse les œuvres montrées, quelles qu’elles soient, est que nous ne devons jamais oublier les échanges permanents qu’il y a eu entre le Levant, le Moyen-Orient et l’Europe.

Pourriez-vous pointer un temps fort de la programmation?

Sans hésiter, car c’est une première, les artistes de la Zawyeh Gallery, une structure implantée à Ramallah. Les pièces montrées ont des contours poétiques qui en disent long sur la situation des territoires occupés. Comme toujours, ce sont les artistes qui restituent le mieux la complexité des situations géopolitiques.

A la Villa Empain, à Bruxelles, du 3 au 5 février.

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