© Jane Evelyn Atwood

Notre sélection de spectacles pour ados

Parce que le théâtre peut réinventer un lien avec les ados et qu’il dit, derrière les mots, certains maux. Et parce que le spectacle jeunes publics est spectacle pour tous. Petite sélection de créations «teenager proof».

Se relever

Le temps qu’il faut à un bébé girafe pour se tenir debout est le chemin d’un frère et d’une sœur. Un spectacle qui dure 45 minutes et un peu plus. Quarante-cinq minutes: la durée d’un parloir en prison. La mère, incarcérée, a tué le beau-père, qui la battait. Sa fille vient la voir, le fils, c’est plus compliqué. Stéphanie Blanchoud a écrit ce texte qu’elle interprète avec Laurent Capelluto. Une commande de Véronique Olmi, autour du thème «Guerre et paix». La comédienne a organisé des ateliers en milieu carcéral, elle s’en inspire. «Ce frère et cette sœur, dans notre piste scénographique, c’est comme s’ils créaient un spectacle pour raconter ce qui s’est passé et dire: « Si ça vous arrive, parlez! »» Même s’«il est des questions qui restent sans réponse. La pièce tourne autour de cette incapacité de se voir, les uns les autres, autour de la violence.» Puis l’idée, un jour, de jouer la pièce en prison. Un projet comme un cri de vie, et de liens. Du théâtre pour ados à partir de 14 ans.

Au Rideau de Bruxelles, du 14 au 25 février.

Fréquence différences

On connaît le Collectif WOW! pour ses productions à la lisière des sons et de l’image. Soit des spectacles radiophoniques mis en scène. Beaux jeunes monstres est leur dernière création. Elle raconte l’histoire de William. Willy, alias «Wheeling», rapport aux roues de sa chaise. Parce que Wheeling est IMC, un infirme moteur d’origine cérébrale. Willy a un frère cruel, un beau-père égoïste, une mère triste. Après des années à mater la boxe seul dans sa chambre, il entre en école spéciale, avec d’autres cabossés de la vie et de la santé. Il faut prendre garde aux cabossés. Unis, ils soulèvent des montagnes. Réveillent les foules. Le spectacle, épuré dans sa forme – la narratrice, Deborah Rouach, impeccable en Willy, droite face au micro et au public, table de mixage d’un côté, ring de boxe de l’autre, chœur mouvant interprétant tous les personnages annexes –, rend un vibrant hommage à la richesse de la différence, aux soulèvements des sans-voix de tous bords. Il rend visible l’indiciblement essentiel, nos richesses intérieures. A mettre dans toutes les oreilles, dès 10 ans, pour comprendre autrement les différences, quelles qu’elles soient.

Au Théâtre de Namur jusqu’au 11 février ; au Varia, à Bruxelles, du 14 au 18 février.

Violence ordinaire

© DR

Merveille, de Jeanne Dandoy, aborde les violences conjugales et intrafamiliales, l’enfermement induit, la force pour en sortir. Journal en corps et scènes d’une femme qui fuit les coups de son mari et protège son bébé, il est mots rares et corps dansants. Parce que certaines situations «sont au-delà des mots, et que, souvent, les victimes sont privées de parole. Or les faits, ça ne ment pas.» Merveille, ce sont les heures avant la fuite, quand on part pour vivre. «C’est un spectacle solaire, insiste Jeanne Dandoy. Avec ma compagnie, je veux montrer le parcours de femmes qui s’en sortent. Les héroïnes ont le droit de ne pas mourir. On peut accoucher, la force pour aller vers la joie, on l’a. Les histoires de chasseurs, on les a assez entendues.» Merveille est un thriller corporel, un opéra cinématographique et sensoriel. Deux comédiens-danseurs, douze figurants, une ronde de sentiments, des surprises, des chants et des mots, à l’économie. La puissance de l’essentiel. Du théâtre pour ados à partir de 16 ans.

Au théâtre des Martyrs, à Bruxelles, du 7 au 18 février.

Fin de semaine

Théâtre d’objets et de corps, muet mais bavard, Dimanche conte l’histoire d’une famille face aux déchaînements climatiques – vents violents et températures tropicales à l’intérieur – qui rendent le quotidien extraordinairement peu quotidien. Dehors, une équipe de reporters animaliers crapahute. Un conte corporel, dès 10 ans, qui tient en haleine, prête à rire, sourire, s’inquiéter, se questionner. Le spectacle est complet, mais une liste d’attente est ouverte. Aucune place ne se libère pour la date de votre choix? Dimanche reviendra l’an prochain.

Aux Tanneurs, à Bruxelles, jusqu’au 18 février (reprise en février 2024).

Mais aussi, pour les plus petits… – L’après-midi d’un foehn

La circassienne Phia Ménard met en scène et en ballons une fable colorée. Son foehn, vent du sud, chaud et sec, «mangeur de neige», s’accompagne de Debussy (Prélude à l’après-midi d’un faune, Nocturnes, Dialogue du vent et de la mer, forcément) et de plastiques colorés. Un rendez-vous aérien et onirique avec l’émerveillement artistique. A partir de 4 ans.

L’après-midi d’un foehn(c) Jean-Luc Beaujault © Jean-Luc Beaujault

Au Théâtre national, à Bruxelles, du 8 au 11 février.

Ma vie de basket

C’est une cordonnerie pas comme les autres, où l’on offre une seconde vie aux chaussures qui ont perdu leur propriétaire. Quand une basket sans étiquette arrive au pays des souliers de cuir, c’est la cata. Un conte d’objets sur la différence et la tolérance. A partir de 6 ans.

Au Manège, à Mons, du 12 au 14 février.

Ma vie de basket (c) Maxime Jennes © Maxime Jennes

Le carnaval des nouveaux

Central propose, avec Passeurs de folklore, de préparer le carnaval de La Louvière. Déguisements, créations d’accessoires et ateliers musicaux sont au programme du stage, gratuit pour les petits Louviérois ou les enfants inscrits dans une école de l’entité.

A l’école du Centre, à La Louvière, du 20 au 24 février.

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