Rone aime sortir de sa zone de confort. Sa collaboration avec (La)Horde en est un parfait exemple. © Cyril Moreau

Rone a plus d’une collaboration dans son sac

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Le spectacle Room With A View, créé avec la compagnie de danse contemporaine (La)Horde, n’est qu’un exemple parmi d’autres des multiples projets pluridisciplinaires de Rone.

Il s’en est passé des choses depuis «les longues nuits, seul, dans ma chambre de bonne, à réaliser ma musique sur mon ordinateur». C’était vers 2008. Entre-temps, le Français Rone a en effet changé de dimension. Né à Paris en 1980, Erwan Castex, de son vrai nom, n’est pas seulement devenu l’un des piliers des musiques électroniques made in France. Il passe aussi désormais pour un génial touche-à-tout: le grand timide maladif s’est transformé en curieux insatiable, multipliant les collaborations. Dans sa musique d’abord – à laquelle ont déjà participé des artistes aussi divers qu’Etienne Daho, Bryce Dessner (le groupe américain The National), Dominique A ou Camélia Jordana. Mais pas seulement. Rone aime sortir régulièrement de sa zone de confort.

Je n’ai pas forcément compris tout ce qui se passait, mais la danse m’a touché en plein cœur.

L’aventure Room With A View en est un parfait exemple. De l’extase techno des clubs aux tableaux chorégraphiques de (La)Horde, il y a en effet un pas. «Mon premier contact avec la danse remonte à mes 16 ans. Ma grande sœur m’avait emmené voir un spectacle de Philippe Decouflé. J’y allais un peu à reculons. Pour moi, la danse restait quand même les filles en tutu, etc. (rires). Je me suis pris une vraie claque! Je n’ai pas forcément compris tout ce qui se passait, mais ça m’a touché en plein cœur.»

Le premier médium dans lequel plonge Rone reste cependant le cinéma. Celui qui a notamment été récompensé d’un César pour la musique originale de La Nuit venue, en 2020, et composé la B.O. de Les Olympiades, le dernier film de Jacques Audiard, a d’abord étudié le 7e art. «Des études très théoriques. Je n’ai pas du tout appris la technique. Par contre, pendant deux ou trois ans, je me suis construit une vraie culture cinéma, en regardant deux, trois films par jour.» Son dernier coup de cœur? «Récemment, en sortant d’une grosse journée en studio, on avait prévu, avec ma copine, d’aller voir une grosse comédie beauf pour se vider la tête. Mais on a réussi à se tromper de salle. Au début, quand j’ai compris, j’ai râlé. Mais petit à petit, je me suis laissé happer, et j’ai été complètement bouleversé.» Le film? «Girl! , de Lukas Dhont…»

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C’est aussi grâce au cinéma que Rone bifurquera vers la musique. A la sortie de ses études, il a le projet d’adapter sur écran La Zone du dehors, récit de science-fiction d’Alain Damasio, avec un camarade. «On a travaillé dessus pendant deux ans, avant d’abandonner.» En attendant, Rone a pris contact avec le génial écrivain. Les deux sympathiseront – Damasio confiant au musicien des notes vocales qui serviront au morceau Bora Bora, premier «tube» de Rone. «C’est quelqu’un de très important pour moi. Au-delà des livres, il m’a beaucoup apporté humainement, à travers de longues discussions. Il m’a aidé à avancer, à laisser tomber mes blocages.» Littérature, danse, cinéma, musique: tous les chemins mènent à Rone…

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