Supérieur : il faudra réussir sa première année en deux ans
Le décret paysage sera revu pour éviter l’allongement des études, assure lundi dans Le Soir et L’Avenir la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny.
Evaluer le décret Paysage et y apporter des changements nécessaires est une priorité de la ministre. « L’élément clé de la réforme sera de permettre aux étudiants de savoir plus vite s’ils sont sur une trajectoire de réussite ou d’échec, et de diminuer les parcours à rallonge qui se font au détriment des étudiants », explique son cabinet à L’Avenir. Un avant-projet de décret devrait être soumis au gouvernement le mois prochain.
Dès la rentrée 2021 – si les propositions de la ministre suivent leur parcours législatif dans les temps -, l’étudiant aura l’obligation de réussir sa première année en deux ans maximum, sous peine de voir se fermer les portes de la formation entamée (ce qui ne l’empêchera pas d’en entamer une autre), détaille Le Soir. »Nous voulons resserrer le parcours au début pour pouvoir identifier rapidement d’éventuelles lacunes et proposer une aide à la réussite ou une réorientation si besoin », explique la ministre.
En outre, si un étudiant n’a pas réussi ses 60 crédits de bac 1, il restera inscrit en première et non plus en deuxième. « Psychologiquement, c’est une grosse différence. Par contre, l’étudiant pourra continuer à prendre des cours de deuxième »,poursuit la ministre dans le quotidien.
Réussir sa première année de bac est une chose, réussir ses trois années de bac dans un temps imparti en est une autre. La prochaine version du décret Paysage va introduire un délai maximum pour l’obtention de ce diplôme, qu’il soit professionnalisant ou qu’il donne accès à un master. Cinq ans, six ans ? Ce n’est pas encore tranché mais l’objectif est de limiter le temps d’étude.
Un moyen de renforcer les inégalités, selon la FEF
Ce sera un moyen de renforcer les inégalités sociales déjà existantes, a réagi lundi matin la Fédération des étudiants francophones (FEF) par communiqué.
« Ces propositions, qui ne font que mettre la responsabilité de l’échec sur l’étudiant, ne questionnent pas notre système d’enseignement supérieur et la façon dont il reproduit les inégalités sociales. Or, l’échec d’un étudiant est déterminé par sa condition socio-économique, son bagage culturel ou encore son passé scolaire. Des facteurs que la ministre semble oublier », regrette la FEF qui déplore que les acteurs du secteur n’aient été consultés.