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Renforcement des mesures: les vaccinés favorables, certains secteurs un peu moins…

Ce mercredi, le Codeco annonçait une série de nouvelles mesures, prises dans l’espoir de freiner le rebond épidémique de covid. Et si les décisions prises ne sont que le strict « minimum », estime le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, certains secteurs redoutent déjà un impact économique important. La population, elle, s’avère globalement favorable à ce léger tour de vis.

Au terme de quatre heures de discussions, les autorités ont annoncé une série de nouvelles mesures qui prendront effet ce samedi 20 novembre, au moins jusqu’au 28 janvier prochain. Télétravail, masque dès 10 ans, vaccination des enfants dès 5 ans… Le Premier ministre et les représentants des entités fédérées n’ont pas décidé d’un semi-reconfinement à la hollandaise, ni d’un confinement pour les personnes non vaccinées comme en Autriche. Mais leurs décisions impacteront malgré tout le quotidien des Belges, en particulier celui de certains secteurs.

Un impact important pour l’horeca et les discothèques?

Le syndicat neutre pour indépendants (SNI) salue la décision du Comité de concertation (Codeco) de n’avoir fermé aucun secteur face au rebond épidémique, mais craint un impact économique important sur l’horeca et les discothèques. « De nombreuses mesures nous semblent plus symboliques qu’efficaces« , a-t-il indiqué mercredi soir dans un communiqué.

Alors que l’épidémie de Covid-19 se renforce, le Codeco, réuni mercredi, a annoncé une série de mesures visant à freiner la propagation du virus. Parmi celles-ci figure l’obligation, en plus de la possession du Covid Safe Ticket (CST), du port du masque dans les événements, l’horeca et le monde de la nuit. Une mesure que le SNI juge « décevante ». « Les exploitants horeca devront agir encore davantage comme des policiers. Ce n’est pas leur travail. Le plaisir d’aller dans les bars aura complètement disparu et le secteur le ressentira », déplore l’organisation.

Dans les discothèques, la possibilité de réaliser un test rapide pour pouvoir se passer du masque risque de « devenir ingérable sur le plan organisationnel », craint encore le SNI. « Nous ne cessons de répéter qu’un plan beaucoup plus solide est nécessaire pour s’attaquer aux sources de contamination », ajoute le syndicat, regrettant « l’effet négatif » du CST sur le chiffre d’affaires des exploitants.

Les discothèques veulent contester les nouvelles restrictions

Plusieurs discothèques du pays n’excluent pas de s’opposer aux nouvelles mesures, voir de ne pas les observer, font savoir une quarantaine d’établissements dans un communiqué. « Certains vont se tourner vers le Conseil d’Etat », signale ce collectif.

Le Codeco a annoncé l’obligation, en plus de la possession du Covid Safe Ticket (CST), du port du masque dans les événements, l’horeca et le monde de la nuit. Si certains établissements ne veulent pas forcer leurs clients à danser avec un masque, ils pourront exiger un autotest sur place en plus du CST.

« Cette approche est absurde et loin de toute réalité », déplorent à l’unisson une quarantaine de clubs. « De cette façon et avec ces restrictions, une discothèque ne peut pas opérer. En outre, les visiteurs vont fuir si bien que le gouvernement organise en fait un boycott qui nous force à fermer dans les faits, sans pourtant imposer de fermeture ».

Les discothèques n’excluent donc pas que certains clubs ne se soumettent pas « à cette démarche absurde de stigmatisation ». En outre, certains établissements compter porter la mesure devant le Conseil d’Etat, selon ce communiqué. « Les clubs contesteront cette approche détournée, non scientifique et non fonctionnelle, qui ne va pas en soi faire baisser les chiffres du coronavirus », poursuit le secteur.

Les signataires pointent encore que le gouvernement doit sauver financièrement le secteur de la nuit. La déclaration réunie une quarantaine d’établissement dont A.M. Club, Acte 6, Amigo, Ampere, Bar a Bar, Bloody Louis, C12, Carré, Charlatan, Club Vaag, Club Wit, Contrast Club, Doktor Jack, Fuse, Exo, Grand Café Capital, Hangar, Ikon, Jalousy, Kitsch Club, Kompass Klub, La Cabane, La Rocca, Labyrinth Club, Lima, Lindbergh Club, Madame Moustache, Magiq Spiegeltent, Meatpack, Millie Vanillie, Mirano, Nostalgia Club, Plein Publiek, Radar, Red & Blue, Sotto’s, Spirito, The Villa, Versuz et le VK.

Côté population, la moitié des vaccinés plutôt favorables

Le renforcement des mesures par le Comité de concertation était attendu par la population qui globalement n’était pas contre ce tour de vis, selon un dernier rapport du groupe d’experts Psychologie et Corona, cité dans Sudinfo, La Libre Belgique et la Dernière Heure jeudi.

La ventilation et le télétravail sont les mesures les plus facilement acceptées. 81 % des personnes vaccinées et 61 % des non-vaccinés sont favorables à un meilleur contrôle de la ventilation au travail, à l’école, à l’hôpital¿ Tandis que 61 % des vaccinés et 36 % des non-vaccinés sont favorables au télétravail, selon les chiffres cités dans Sudinfo. Ces deux mesures sont les moins contraignantes.

La combinaison du CST avec d’autres mesures comme le masque, la distance et la ventilation, pour aller au cinéma ou au théâtre par exemple, est également bien soutenue par plus de la moitié des vaccinés. On passe légèrement en dessous de la barre des 50 % lorsqu’il s’agit de l’imposer dans des regroupements à l’extérieur comme les marchés de Noël ou dans le secteur de la restauration.

Du côté des non-vaccinés, l’attitude est beaucoup plus négative à l’égard de ces mesures puisqu’on est en dessous des 10 %.

« Il ressort de nos enquêtes que les gens sont prêts à de nouveaux efforts mais seulement sur certains types de mesure. Nous observons une distinction entre les mesures qui ont peu d’impact sur la vie sociale des citoyens, et celles qui vont modifier les relations humaines. En ce sens, la population semble prête à respecter des mesures telles que la ventilation, puisqu’elle ne change pas vraiment la vie sociale. À l’inverse, le retour à la bulle ou les réductions d’invités dans la sphère familiale ne trouveraient aucun soutien« , explique dans La Libre Belgique, Olivier Luminet, professeur en psychologie à l’UCLouvain et membre du groupe.

Le groupe d’expert a sondé près de 2.600 personnes les 15 et 16 novembre, juste avant le Codeco.

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