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Voici les mesures budgétaires prises par le gouvernement wallon

Le Vif

Les résultats du conclave budgétaire wallon portant sur l’initial 2023 ont été présentés ce vendredi après-midi à Namur. Voici les différentes mesures.

Les résultats du conclave budgétaire wallon portant sur l’initial 2023 ont été présentés ce vendredi après-midi à Namur. On s’attendait à beaucoup de chiffres; on aura surtout eu droit à un catalogue de mesures pour lesquelles l’exécutif a mobilisé 3 milliards d’euros afin de faire face à la crise énergétique tout en assurant la soutenabilité de la dette.

Voici ce qu’il faut retenir de ce train de mesures:

  • À court terme, la volonté de l’exécutif de faire contribuer les GRD et les grands producteurs d’énergie renouvelable à la diminution des factures des ménages.
    Concrètement, « il sera demandé aux GRD qui ont un bonus cumulé positif pour les années 2019 à 2022 de soumettre à leur conseil d’administration la proposition de transformer, en tout ou en partie, ce bonus cumulé en passif régulatoire« , a expliqué le ministre wallon de l’Energie, Philippe Henry.
    De même, « le soutien à la production de l’immense majorité des filières renouvelables sera mis à zéro en 2023 et il sera procédé pour l’année 2022 à la récupération, chez les producteurs concernés, du soutien qu’ils auraient trop perçu. »
  • Une enveloppe de 95 millions d’euros – pour 2022 et 2023 – a également été dégagée pour l’indexation des APE, tout comme ont été prévues des aides directes aux institutions d’aide et de soins ainsi que le maintien de l’indexation des allocations familiales et la non-augmentation de la facture ‘déchets’ pour les citoyens.
    Une ‘aide mobilité’ de 300 à 450 euros/ETP a en outre été accordée aux travailleurs des titres-services et des services d’aides et de soins à domiciles.
    Les loyers des habitations mal isolées, eux, ne pourront être indexés.
  • Par ailleurs, 505 millions d’euros ont été mobilisés pour soutenir les entreprises confrontées à la crise énergétique, a indiqué le ministre régional de l’Economie, Willy Borsus.
    Sur ce total, une enveloppe de 175 millions d’euros a été prévue pour mettre en place des aides directes à destination des entreprises impactées par la hausse brutale des prix énergétiques. Les montants plafonnés d’intervention varieront suivant la catégorie énergétique des entreprises et seront soumis à différentes conditions, dont une facture annuelle énergétique supérieure à 7.500 euros sur l’année 2021; ne pas dépasser 35% de chômage économique par rapport à la période de référence de l’année précédente ou encore ne pas verser de dividendes aux actionnaires au cours de l’année durant laquelle l’entreprise perçoit le soutien régional.
  • À plus long terme, les primes énergie et les budgets Renopack/Ecopack seront revus à la hausse; l’accès à la propriété sera soutenu et la prime pour la formation des demandeurs d’emploi sera doublée.

Parallèlement, l’exécutif a planché sur des efforts structurels, allant du monitoring et de l’adaptation de l’ensemble des dépenses et des recettes à la gestion dynamique des participations financières de la Région en passant par une réduction de 8% des indemnités ministérielles et une réforme des dispositifs aides à l’emploi et chèques-entreprises.

Au total, ce sont 703 millions de réserves des organismes régionaux qui sont mobilisés, auxquels s’ajoutent 400 millions d’économies structurelles, dont 250 millions en 2023 alors que seuls 150 millions étaient initialement attendus.

En matière de chiffres, toujours, le solde brut à financer s’élève désormais à 3,141 milliards d’euros, en nette amélioration par rapport aux 4,135 milliards de l’initial 2022. Le solde de financement SEC, lui, atteint 2,576 milliards, contre 3,014 milliards un an plus tôt.
Quant à la trajectoire budgétaire régionale hors dépenses exceptionnelles – dont la liste s’accroit d’années en années puisqu’elles incluent désormais la relance, les dépenses liées au Covid, aux inondations mais aussi à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique – elle enregistre « un résultat nettement meilleur que celui prévu dans l’accord de gouvernement« , avec un déficit public de 111 millions d’euros alors que l’objectif initial tablait sur un montant de 274 millions, s’est félicité le ministre-président Elio Di Rupo.

La Wallonie limite enfin ses besoins d’emprunts nouveaux à 2,5 milliards sur les marchés financiers – contre plus de 3,5 milliards cette année – , ce qui correspond à la recommandation faite par le Conseil Régional du Trésor en début de conclave, a ajouté le ministre wallon du Budget, Adrien Dolimont. « Le tout sans lever de nouvelles taxes », a-t-il conclu.

Réactions à ces annonces

Les mesures d’aide aux indépendants et PME décidées par le gouvernement wallon dans le cadre de son budget 2023 représentent « un début de réponse, pas la solution globale », a réagi l’UCM, rappelant que de nombreuses PME et indépendants peinent à faire face à la crise énergétique.

« Les dispositifs annoncés ne s’adressent malheureusement pas à tout le monde, car les surcoûts ne sont pas entièrement pris en charge », regrette l’Union des classes moyennes, qui se dit toutefois consciente que « personne n’a de baguette magique ».

L’UCM demande en outre à l’administration wallonne de faire en sorte que l’octroi des aides aux entreprises se fasse de la manière la plus légère et fluide possible. « Les aides doivent parvenir aux PME, en grande difficulté », insiste l’organisation de classes moyennes.

L’UCM rappelle en outre sa demande d’un moratoire énergétique.

De son côté, l’Union wallonne des entreprises (UWE) et ses fédérations « accueillent positivement » les mesures décidées par le gouvernement wallon en matière d’énergie et qui contribueront à réduire les difficultés des indépendants et des entreprises.

« Compte tenu de l’urgence, l’efficacité des mécanismes de liquidation des aides sera déterminante. L’UWE attend également du fédéral et de l’Europe des gestes forts en la matière », souligne-t-on dans un communiqué.

L’organisation patronale n’en nourrit pas moins une série d’inquiétudes, notamment par rapport à l’état des finances publiques wallonnes. « L’effort est réel et les aides sont appréciées, mais la dette aurait pu être réduite encore bien davantage en diminuant de manière drastique les moyens affectés aux projets non prioritaires du plan de relance. Il est également regrettable que les projets prioritaires aient pris autant de retard et que leur budget global soit en conséquence amputé », estime l’administrateur délégué de l’UWE, Olivier de Wasseige.

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