L’Indonésie élit son nouveau président, choix crucial pour ce géant d’Asie

(Belga) Troisième démocratie du monde, l’Indonésie élisait mercredi un nouveau président lors de l’élection la plus cruciale depuis la chute du dictateur Suharto il y a 16 ans, opposant le gouverneur de Jakarta, Joko Widodo, à un ex-général controversé.

Les bureaux de vote ont ouvert dès 7H00 du matin dans cet immense archipel de 17.000 îles et îlots, où près de 190 millions d’électeurs sont appelés à choisir entre deux candidats dont la personnalité et la vision de l’avenir du pays sont très différentes. Joko Widodo, surnommé Jokowi, est considéré par ses partisans comme le candidat qui poursuivra les réformes démocratiques de l’ère post-Suharto (1967-1998). Cet ancien vendeur de meubles est le premier candidat à la présidentielle sans liens avec le régime autoritaire du passé. Agé de 53 ans, il a connu une ascension fulgurante en politique après avoir transformé la ville de Solo dont il a été maire, et avoir été propulsé gouverneur de Jakarta en 2012. Très populaire, il a soulevé l’espoir d’une nouvelle classe de dirigeants politiques, qui reste gouvernée par une élite issue de l’époque de Suharto. Son rival, Prabowo Subianto, est un ancien gendre de Suharto qui a reconnu avoir enlevé des militants prodémocratie à la fin de l’ère Suharto. Il s’est présenté comme un dirigeant à poigne dont l’Indonésie a besoin, séduisant une partie de l’électorat qui voit en lui une forte personnalité. Il a déclaré récemment que la démocratie telle qu’elle est conçue en Occident n’était « pas adaptée à l’Indonésie », faisant craindre un retour à l’autoritarisme. En venant voter à Jakarta, Jokowi peinait à se frayer un chemin jusqu’à l’isoloir, encerclé par des centaines de journalistes qui jouaient des coudes, ainsi que des électeurs qui scandaient son surnom. Prabowo a lui aussi été accueilli par une foule enthousiaste dans un bureau de vote à la périphérie de Jakarta, où il est arrivé à bord d’un tout-terrain escorté par deux policiers à cheval. Le vainqueur du scrutin succédera au président Susilo Bambang Yudhoyono, auquel la Constitution interdit de se représenter après deux mandats de cinq ans. Les premières estimations seront publiées peu après la clôture des bureaux de vote à 13h00 (6h00 GMT). (Belga)

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