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Les variants du covid ont-ils transformé les écoles en une source de contamination ?

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

La situation épidémiologique dans le milieu scolaire inquiète de plus en plus: le virus semble y circuler davantage et de nombreuses écoles ont déjà dû fermer leurs portes. Les variants du covid auraient-ils finalement « transformé » les écoles en une source de contamination ?

Si jusqu’ici, les experts affirmaient que l’école n’était pas une source de contamination en Belgique, la circulation du virus semble à présent augmenter chez les plus jeunes. La semaine du 11 au 17 janvier 2021 par exemple, soit deux semaines après les vacances de Noël, 442 cas de covid à l’école ont été signalés, dont 314 cas parmi des élèves de l’enseignement fondamental et secondaire, alertait l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) dans un communiqué. C’est près du double du total recensé la semaine précédente (235).

L’arrivée des variants coïncide avec la fermeture des écoles

Et l’arrivée des variants du covid en Belgique n’arrange pas les choses. Les écoles ne sont pas épargnées par cette recrudescence du covid, même si la majorité des contaminations sont dues à la variante classique, et non aux autres souches. Il faut néanmoins se méfier, selon le biostatisticien Geert Molenberghs, car la variante britannique se propage plus rapidement en raison de son taux d’infection plus élevé. « Actuellement, 10 à 25% des infections dans l’ensemble de la population sont dues au mutant britannique », a-t-il précisé. Des études ont également suggéré la possibilité d’une transmissibilité plus élevée du variant sud-africain.

Côté flamand, cinquante écoles ont dû fermer leurs portes en tout ou en partie en raison d’une épidémie de covid : à Anvers notamment, des foyers de coronavirus ont été détectés dans deux écoles. À Mol et à Malines aussi, des cas de covid ont été recensés, obligeant certaines écoles à fermer leurs portes. Au total, une vingtaine d’établissements scolaires sont complètement fermés, une trentaine partiellement. Et la plupart sont des écoles primaires. Dans la partie francophone du pays, le nombre d’écoles fermées tourne autour de 5 – 6, notamment l’institut Sainte-Chrétienne de Chimay, qui a décidé de placer toutes les classes de primaire et secondaire en quarantaine, pendant une semaine, à la suite de plusieurs cas de Covid-19.

Tester, tester, tester…

Ces flambées de virus en milieu scolaire inquiètent les autorités, qui n’écartent plus la possibilité de recourir à de nouvelles mesures plus strictes. «  Nous devons bien réfléchir à la façon dont nous appréhendons les contaminations chez les enfants, car, à un certain moment de l’épidémie, la vie à l’école peut elle-même devenir une source de contamination« , a expliqué le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, sur le plateau de l’émission De Zevende Dag (VRT).

«  Ce que nous voyons, c’est une épidémie qui progresse sous la surface en plus de l’épidémie. On voit la croissance de variants, comme le variant sud-africain, face auxquels on ne sait pas avec certitude si les vaccins sont bien efficaces. Mais nous savons ce que nous devons faire: tester, tester, tester, isoler, et vacciner, vacciner, vacciner« , a-t-il ainsi conclu.

La Flandre n’a pas attendu les conseils des experts avant de prendre des mesures plus strictes en matière de testing. Concrètement, les élèves de l’enseignement primaire qui se sont assis en classe ou au réfectoire à côté d’un élève qui a été infecté par le coronavirus sont considérés comme des contacts à haut risque. Tous ces contacts à haut risque devront immédiatement être testés, dès le premier jour. Si le test est négatif, un test PCR « normal » suivra le septième jour. Entre-temps, les élèves ou enseignants concernés resteront en quarantaine.

Les autorités de la Fédération Wallonie-Bruxelles se rassemblaient ce matin afin de discuter de la situation dans les écoles francophones.

Interdire les activités parascolaires ?

Les activités parascolaires sont également dans le viseur des autorités flamandes. Ces derniers jours, les clubs sportifs et les associations de jeunes semblent en effet avoir joué un rôle important dans la propagation des infections d’une école à une autre. Pour éviter une fermeture complète des écoles, il est nécessaire de limiter les contacts en dehors des établissements scolaires. Les activités sportives et autres loisirs de jeunesse pourraient donc être « sacrifiés », du moins momentanément.

Les autorités flamandes se rassemblent aujourd’hui afin de discuter de l’interdiction de telles activités parascolaires pour les enfants de moins de treize ans.

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