Paris, le dimanche 26 avril 2020 © AFP

Déconfinement : « en l’absence de perspective, les gens risquent d’interpréter les règles à leur façon »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Vendredi dernier, le Conseil national de sécurité (CNS) a avancé la date du 18 mai pour une éventuelle reprise de réunions privées, mais sans aucune certitude. Après sept semaines de confinement, ce manque de perspectives de contacts sociaux pourrait inciter certains à interpréter les règles à leur façon.

C’est ce que craint Koen Lowet, administrateur délégué de la Fédération belge des psychologues. Interrogé par la VRT, il reconnaît que le confinement exerce un impact important sur la santé mentale. Les psychologues constatent une forte hausse de troubles liés au stress, de sentiments de dépression, de solitude, de problèmes conjugaux, etc. Beaucoup de gens n’arrivent plus à combiner les rôles de parents, d’employés, de partenaires, et d’enseignants pour leurs enfants et sont au bord du burn-out.

Pour le moment, le confinement reste pourtant la règle et les exceptions aux déplacements restent les mêmes: aller au travail, faire ses courses, se rendre à un rendez-vous médical… La transition sera « très longue », a déclaré la Première ministre Sophie Wilmès.

À partir du 11 mai, si les chiffres évoluent favorablement, les commerces pourront rouvrir leurs portes. Et à partir du 18 mai, si les conditions sanitaires le permettent, les autorités évalueront la possibilité des réunions privées à domicile, avec sa famille par exemple.

Comportement humain

Si Koen Lowet comprend le choix du CNS de rouvrir en priorité les entreprises et les commerces, il estime qu’il n’a pas assez tenu compte du comportement humain. « Le comportement est le seul moyen dont nous disposons pour lutter contre la propagation du coronavirus. » Aussi estime-t-il qu’il faudrait ajouter un comportementaliste au panel d’experts qui préparent le déconfinement.

Le comportement humain joue en effet un rôle primordial dans le contrôle de l’épidémie. Si les gens ne respectent pas les règles de distanciation, le nombre de contaminations et donc d’hospitalisations ne baissera pas suffisamment, et le déconfinement risque d’être retardé. Aussi Lowet conseille-t-il au Conseil de sécurité de bien étudier les conséquences des mesures sur notre comportement.

« Nous devons orienter le comportement humain dans la bonne direction. » En l’absence d’une bonne orientation et de perspectives concrètes, les gens risquent d’abandonner, craint Lowet. « Le fait qu’il n’y ait actuellement aucune perspective d’augmentation des contacts sociaux, pourrait inciter les gens à interpréter les règles à leur façon ».

Lowet souligne qu’il est toujours possible de consulter un psychologue, et même de prendre un rendez-vous physique en cas d’urgence.

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