
Alexander De Croo: « Une action européenne au printemps aurait limité la casse »
Les « cinq à dix hivers difficiles » prédits par Alexander De Croo le 22 août dernier deviennent au fil des jours un slogan: « avec une bonne gestion, on peut limiter (les difficultés) à cinq ans. Avec une mauvaise gestion, ce sera peut-être dix », a estimé le Premier ministre dans une intervention face aux diplomates belges lors des « Journées de contact diplomatiques », à Bruxelles.
On a beaucoup parlé du gouvernement allemand, qui a annoncé durant le week-end débloquer par moins de 65 milliards pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages. En Belgique, le comité de concertation « énergie » n’avait pas abouti à de grandes annonces. Mais le Premier ministre rejette une comparaison qui, selon lui, trompe. « Ce que l’on fait en Belgique est comparable à l’Allemagne. L’indexation (des salaires, etc.), on n’en parle pas, or, ce n’est pas gratuit ».
Le libéral a repris à son compte les regrets (ou reproches?) exprimés par un autre libéral, Charles Michel, ces derniers jours. « Une action décisive » au niveau européen « au printemps (dernier) aurait pu limiter la contamination du marché de l’électricité », affirme-t-il. Reste donc à attendre l’initiative de la Commission européenne pour réformer le marché européen de l’électricité et tenter de le détacher des prix du gaz. Cette dernière a rejeté tout retard lundi, renvoyant via son porte-parole à « l’extrême complexité de la question énergétique et des sensibilités ».
« Cela aurait dû se faire plus tôt, et c’est dommage que cela ait pris autant de temps », affirme pourtant Alexander De Croo.
Si la crise est dévastatrice (on risque « une désindustrialisation massive », indique le Premier), il y a aussi une « bonne nouvelle »: l’accélération d’une éventuelle indépendance vis-à-vis des sources russes d’énergie fossile. Si on réalise « les bonnes étapes », les principales économies européennes pourraient se détacher du gaz russe dans « les prochains mois », pense le libéral.
« Le moment où l’on pourra dire à Poutine ‘gardez votre gaz et votre pétrole, nous n’en avons plus besoin’, sera un grand moment ».
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