Une situation de « quasi-guerre »: comment la crise énergétique va provoquer des pressions politico-sociales sans précédent

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Les tensions liées à la crise énergétique et à l’inflation se démultiplient de toutes parts. Inévitablement, l’étau de resserre sur les politiques.

La crise énergétique frappe de toutes parts. Chez les employeurs, d’abord, qui tirent toutes les sonnettes d’alarme qu’ils peuvent trouver. Chez les syndicats, qui prévoient des actions de contestations. Chez les citoyens, dont la gronde se fait de plus en plus ressentir en Europe. Chez les politiques, enfin, où les tensions internes s’intensifient, au sein même de la Vivaldi. Tous les regards se dirigent également vers l’Europe, dont la réaction est fortement attendue.

Un tiers des entreprises ont vu leur facture de gaz plus que doubler. Il en va de même pour la facture d’électricité. Cette hausse s’ajoute à l’augmentation du prix des matières premières et des coûts salariaux. Une situation devenue intenable pour certains entrepreneurs.

A la sortie d’un Codeco « Energie » qui n’a donné satisfaction à absolument personne, tant l’impuissance générale régnait, les organisations patronales FEB et Unizo se disent extrêmement inquiètes. Les syndicats ne sont pas en reste : pour la FGTB, « on est au bout du bout ».

La crise énergétique intensifie la pression sur les politiciens, et le manque de propositions concrètes irrite. Alors que les entreprises craignent que l’indexation des salaires ne leur soit fatale, les syndicats, eux, manifesteront le 21 septembre afin d’obtenir un peu plus de marge salariale en plus de cette indexation. L’opposition est totale. Et risque de causer une fameux casse-tête politico-social. La réponse la plus importante devra venir de l’Europe. Un sommet des ministres de l’énergie se tiendra vendredi. Il n’est cependant pas certain qu’une avancée décisive soit actée dès cette semaine.

Crise énergétique: que peut apporter l’Europe ?

Quelles solutions peut-on espérer de l’Europe ? De plus en plus de pays, dont la Belgique, réclament un plafonnement européen des prix ainsi que le découplage des prix du gaz et de l’électricité. « Si la Commission européenne n’intervient pas, nous risquons de nous retrouver dans une profonde récession dont les conséquences sont incalculables », a insisté le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) sur la VRT. « Il s’agit de bien plus que d’économie. Il s’agit de sécurité et de stabilité sur le continent européen. » Selon De Croo, l’Europe « en tant que bloc de 450 millions de personnes, doit dire : ça suffit, nous ne paierons plus. »

Situation de « quasi-guerre »

En plus de négocier avec les banques pour reporter le remboursement des prêts hypothécaires afin de donner aux gens un peu plus de répit, le gouvernement semble enclin à recycler d’anciennes méthodes utilisées pendant la crise Covid. Comme le report des cotisations sociales des entreprises, a confirmé le cabinet du vice-premier ministre et ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V).

Les réponses les plus importantes sont donc attendues de l’Europe. Pour reprendre les termes d’Alexander De Croo : « C’est le moment pour l’Union européenne de montrer qu’elle peut protéger ses citoyens dans une situation de quasi-guerre. »

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