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Variant brésilien en Belgique: pourquoi sa présence inquiète les virologues

Le Vif

Pour la première fois, quelques cas de contaminations au variant brésilien du Covid ont été détectés en Belgique. La présence de ce variant inquiète pour plusieurs raisons.

Quatre contaminations par le variant brésilien P.1 du coronavirus ont pour la première fois été recensées en Belgique. Selon De Standaard, ce chiffre est de cinq.

Sous-estimé ?

Selon Guy Baele, de l’Institut Rega de la KU Leuven, l’une des infections concerne un homme de 57 ans originaire de Seraing, en province de Liège. Le quinquagénaire n’a pas voyagé, mais une parenté génétique a été observée avec un autre cas détecté à Marseille. Plusieurs pièces manquent encore au puzzle et les détails doivent être examinés pour y voir plus clair, a ajouté le chercheur.

Les trois autres cas ont été constatés aux alentours de Bruxelles. Une des personnes contaminée a été en contact avec quelqu’un qui s’était rendu au Brésil en décembre.

Dans trois de ces cas, il n’y avait aucun lien avec le Brésil. La plupart des cas ont été découverts grâce à des recherches plus approfondies sur un échantillon aléatoire. Il pourrait donc y avoir davantage d’infections par le variant brésilien P.1 en Belgique.

L’une des personnes touchée est un policier de la zone de police de Zennevallei, dans le Brabant flamand. Une information que rapporte Het Laaste Nieuws et confirmée par VRT Nieuws. Dans le commissariat impacté par ce premier cas, pas moins de 30 agents ont été testés positifs au coronavirus, mais on ignore s’ils présentent également ce variant. Les agents de la zone et leurs proches ont été placés en quarantaine.

Un variant qui inquiète

Le variant brésilien forme avec les britanniques et les sud-africains un trio très contagieux. C’est parce qu’ils ont chacun la mutation « 501 » sur la protéine de pointe. Ils peuvent ainsi se propager beaucoup plus facilement que le coronavirus « classique ». Mais ce qui inquiète le plus les virologues, c’est que le variant brésilien semble également plus résistant aux anticorps, et donc éventuellement aux vaccins.

« On dispose de peu de données concernant ce variant, mais on le range dans la même catégorie que le sud-africain », potentiellement plus contagieux et moins sensible aux anticorps. « On craint que les vaccins puissent être moins efficaces contre ces variants, mais cela reste encore à déterminer », indique encore Guy Baele.

Comme peu de recherches ont été menées sur le variant brésilien, les virologues se fient à ce qu’ils savent du variant sud-africain, estimé comme similaire. En Afrique du Sud, le gouvernement a cessé d’administrer le vaccin AstraZeneca, parce que les résultats contre le variant sud-africain étaient plutôt décevants.

Doutes sur l’immunité collective

Il existe actuellement peu d’études dans les régions où ce variant circule fortement. Mais il existe déjà un indice important lié à ces anticorps. La ville amazonienne de Manaus a déjà été balayée par une forte vague de Covid l’année dernière. On estime donc que 66% de la population était déjà atteinte du virus classique. Le virus s’est ensuite éteint dans la ville sans qu’aucune mesure significative ne soit prise. Selon les chercheurs, cela était dû à l’immunité collectivité.

Pourtant, Manaus a soudainement dû faire face à une nouvelle vague d’infections cette année. Cela indiquerait que les personnes qui avaient des anticorps contre le Covid lors de leur première infection, ont été infectées à nouveau par le variant brésilien.

Limiter les déplacements

Maintenant que quatre cas d’infection par la variante brésilienne ont été identifiés dans notre pays, l’essentiel est d’écarter autant que possible l’apparition de ces nouveaux variants. La variante brésilienne a également été identifiée aux Pays-Bas et dans d’autres pays européens.

Pour le virologue Marc Van Ranst, il faut aller beaucoup plus loin pour limiter les déplacements. Il s’intéresse notamment à l’Angleterre, où les voyageurs en provenance de pays figurant sur une « liste rouge » doivent faire une quarantaine à l’hôtel. « Actuellement, les voyages non essentiels sont déjà interdits, mais vous pouvez toujours trouver des excuses pour vous rendre dans ces pays. Nous avons des mesures strictes, mais les lacunes sont encore importantes », explique-t-il au journal De Morgen.

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