La ministre de la Défense Ludivine Dedonder.

La reconstruction de la Défense doit débuter par le personnel, martèle Ludivine Dedonder

La reconstruction de la Défense décidée par l’actuel gouvernement fédéral doit débuter par le personnel, sans négliger l’achat de matériels modernes via des investissements de plus de dix milliards d’euros prévus d’ici l’horizon 2030, a affirmé mercredi la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, devant un public largement acquis à sa cause.

Il y avait une nécessité de reconstruire le département, frappé par des décennies de coupes budgétaires, avec une baisse critique du personnel qui se profilait à l’horizon 2024, a-t-elle indiqué lors d’une « conférence du soir » organisée par le Centre d’études de sécurité et défense de l’Institut royal supérieur de Défense (IRSD) à Bruxelles, deux ans après son arrivée comme première femme à la tête de la Défense, en octobre 2019.

C’est la raison pour laquelle la ministre a élaboré différents plans approuvés par le gouvernement: POP (« People Our Priority », comprenant des initiatives au profit du personnel de la Défense), sur les casernes – « avec moi la fermeture de quartiers, c’est fini« , a-t-elle lancé en rappelant la construction prévue de deux « quartiers du futur à Charleroi et en Flandre orientale – et STAR pour « Sécurité, Technologie, Ambition, Résilience« . POP prévoit une « recapitalisation » dans le domaine du personnel – avec 10.000 militaires et plusieurs milliers de civils à recruter d’ici 2024 – et une revalorisation salariale importante.

Quant au plan STAR, il prévoit de doter l’armée de nouveaux matériels, de haute technologie, pour la rendre « capable de faire face aux menaces actuelles et à venir« , a indiqué la ministre. Ce plan, approuvé fin janvier par le gouvernement, comprend une trajectoire budgétaire en croissance jusqu’en 2030, avec l’objectif d’atteindre des dépenses militaires de 6,9 milliards d’euros – contre 4,2 cette année – soit 1,54% du Produit intérieur brut (PIB), là où l’Otan réclame de ses membres qu’ils y consacrent 2%.

Les investissements en capacités représentent 10.2 milliards d’euros et la trajectoire budgétaire couvre les investissements capacitaires mais aussi l’enveloppe de base comprenant le fonctionnement – dont l’entretien des nouvelles capacités – et les coûts du personnel -, a précisé Mme Dedonder.

L’équipe De Croo a également approuvé fin mars, à la veille d’un sommet de l’Otan, un budget supplémentaire d’un milliard réparti sur les trois dernières années de la législature – 450 millions d’euros en 2022 (soit 10% du budget annuel), 275 en 2023 et 275 en 2024 – pour reconstituer les stocks en raison de la guerre en Ukraine.

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