Gérald Papy

Elections USA: le scénario le plus propice à des violences (commentaire)

Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Donald Trump est-il fondé à annoncer avoir gagné ? Les dépouillements ne sont pas terminés. Mais le président sortant, surprenant à nouveau, a l’avantage tandis que Joe Biden veut encore y croire.

C’est le scénario du pire qu’offre la nuit électorale américaine. Après la victoire de Donald Trump au Texas, dans l’Ohio, et en Floride, trois Etats-clés, à propos desquels, surtout dans le troisième, les sondages n’écartaient pas un succès de Joe Biden, l’issue du scrutin doit se jouer dans les derniers Etats-clés, et notamment dans ceux du nord-est des Etats-Unis, le Wisconsin, le Michigan, et la Pennsylvanie. Or, dans ce dernier Etat, les opérations de dépouillement, permises jusqu’à trois jours après le scrutin pour le vote par correspondance, ont été suspendues pour reprendre dans la matinée du mercredi 4 novembre.

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Après avoir a priori conquis l’Arizona aux républicains, Joe Biden, depuis son quartier général de Wilmington, dans le Delaware, s’est dit vers 6h30 confiant dans sa capacité à remporter ces Etats cruciaux. Une courte apparition publique à laquelle Donald Trump a répondu, par tweet comme de coutume, en assénant : « On est devant et de loin. Mais ils essayent de nous voler la victoire ».

A 8h30, dans une conférence de presse depuis la Maison Blanche, il a enfoncé le clou on affirmant péremptoire : « On a gagné cette élection », ajoutant l’accusation de fraude contre le camp démocrate et promettant un recours devant la Cour suprême, acquise au républicains.

Risques de confrontation

Cette passe d’armes de nuit électorale, une manifestation de militants anti-Trump devant la Maison Blanche, la tension palpable entre partisans des deux camps depuis des semaines, les promesses de recours en justice pour contester certains aspects du vote… : beaucoup d’éléments sont donc réunis pour électriser les heures et les jours d’après-élection. Avec tous les risques de confrontation si les résultats tardaient à désigner un vainqueur ou si les écarts étaient si serrés qu’ils suscitaient des réclamations. Pour la seule nuit électorale, c’est Donald Trump qui sort à coup sûr gagnant : le fantasque président milliardaire a une nouvelle fois déjoué les sondages. Mais cet avantage et les prévisions qu’ils formulent sur un potentiel succès en Géorgie, en Caroline du Nord, en Pennsylvanie, dans le Michigan et le Wisconsin lui suffisent-ils pour prétendre être le futur vainqueur ? Non. Et en regard des principes de la démocratie, il pourrait bien, après avoir accusé les démocrates de fraude sans preuve, se révéler le fossoyeur de l’Amérique.

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