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Covid: le Royaume-Uni et l’Irlande confrontés à une flambée sans précédent

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Après le Royaume-Uni, qui fait face depuis plusieurs semaines à une montée spectaculaire du Covid, c’est au tour de l’Irlande d’affronter une propagation hors de contrôle. Le point sur la dynamique du virus, influencée par le contagieux variant britannique.

Le Royaume-Uni est, depuis quelques semaines, confronté à la pire flambée de cas de Covid et au pire bilan en Europe, avec près de 85.000 morts au total. Reconfiné depuis janvier pour la troisième fois en raison de la propagation du fameux « variant britannique », considéré comme 70% plus contagieux, le pays a enregistré hier 1.564 décès. Il s’agit du pire bilan quotidien depuis le début de la pandémie.

Cette envolée du nombre des cas et des décès exerce une forte pression sur les hôpitaux. Les soins intensifs britanniques connaissent actuellement un risque « très substantiel » d’être submergés. « La situation est très, très difficile » pour le service public de santé, a indiqué le Premier ministre Boris Johnson, estimant toutefois que le confinement et les restrictions locales qui l’ont précédé commençaient à produire « certains effets ».

Premier exemple de l’effet du variant britannique

La situation sanitaire au Royaume-Uni est préoccupante et doit être surveillée de près par les autres pays, car elle donne une idée de la dynamique provoquée par une présence accrue du variant. En Belgique, des contaminations par différents variants, dont le Britannique et le Sud-Africain, ont été détectées. Très peu pour l’instant, mais les autorités belges craignent qu’ils ne se répandent chez nous, notamment avec le retour des vacanciers de la fin d’année.

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Il faut dire que la transmission au Royaume-Uni a été très forte et très rapide : la courbe des contaminations a grimpé d’un coup, montrant une progression quasi verticale. Selon l’Office for National Statistics (ONS), on estime qu’environ une personne sur 50 en Angleterre est atteinte par le virus. La courbe a désormais arrêté de grimper, mais le nombre de cas quotidiens reste très élevé, comme le montre ce graphique réalisé par la BBC. Il y a des signes qui indiquent cependant que le taux d’infection a ralenti dans certaines régions.

Covid: le Royaume-Uni et l'Irlande confrontés à une flambée sans précédent
© Capture d’écran/BBC

Comme depuis le début de la pandémie, la courbe des hospitalisations et des décès suit celle des contaminations de quelques jours/semaines. On voit donc une dynamique assez similaire à celle des contaminations après un léger délai. Ce variant ne semble cependant pas être plus mortel.

Covid: le Royaume-Uni et l'Irlande confrontés à une flambée sans précédent
© Capture d’écran/BBC

Le R0, ou taux de reproduction, se situe actuellement entre 1,1 et 1,4. Il représente le nombre moyen de personnes auxquelles une personne infectée transmettra la maladie. Si le R0 est supérieur à un, le nombre de personnes qui contractent le virus augmente. En Belgique, il est aujourd’hui de 0,93 et est relativement stable ces dernières semaines.

En Irlande, transmission record

Ce n’est plus une vague, mais un véritable tsunami de cas de Covid-19 que connait l’Irlande. Elle est passée en quelques semaines du statut de bon élève à celui de pays présentant le plus haut taux de transmission dans le monde. Le pays ne déplore « que » 2.397 morts et la manière dont il s’est sorti des deux premières vagues avait suscité les éloges. Mais avec 1.288 nouveaux cas confirmés par million d’habitants selon les données compilées par l’université d’Oxford (en moyenne sur sept jours), il détient désormais une triste première place, devant la République tchèque et la Slovénie.

Selon les statistiques officielles, l’Irlande enregistrait au 1er janvier à peine plus de 93.000 cas, chiffre qui a depuis dépassé les 150.000.

Covid: le Royaume-Uni et l'Irlande confrontés à une flambée sans précédent
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Les hôpitaux irlandais sont au bord de la rupture. Ils comptaient, selon les chiffres publiés mardi, 1.700 patients infectés par le virus, quasiment le double du chiffre enregistré pendant le pic de la première vague. Pour lutter contre cette flambée de propagation, l’Irlande a mis en oeuvre après Noël un troisième confinement dont les durcissements successifs ont entraîné la fermeture des écoles, commerces non essentiels et pubs, restaurants et hôtels.

« Vrai Noël » et frontière irlandaise

Fin 2020, l’Irlande faisait partie des pays qui avaient le plus desserré l’étau des restrictions pour les fêtes. Selon les médias locaux, ce relâchement a été décidé à l’encontre des recommandations des experts. Il était ainsi permis de se rassembler jusqu’à trois foyers différents afin que la population puisse passer un « vrai Noël ». Selon le médecin-chef Tony Holohan, un niveau d’interactions sociales comparable à celui qui avait lieu avant la pandémie a été observé avant Noël, favorisant la propagation du virus.

L’Irlande recense aussi un grand nombre de cas du variant britannique. La première semaine de l’année, la nouveau variant représentait 45% des échantillons testés. Certains médias ont souligné le rôle que la frontière avec la province britannique d’Irlande du Nord a pu jouer. Le R0 en Irlande du Nord est de 1,5 à 1,9 : c’est la zone du Royaume-Uni où le virus circule le plus pour le moment. (avec AFP)

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