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« La Belgique sortira du nucléaire, c’est dans l’accord de gouvernement » (Paul Magnette)

En marge de la COP26, et alors que la Belgique doit décider en novembre si elle sort ou non du nucléaire, le président du PS Paul Magnette a réaffirmé la position de son parti sur la question: fin de l’atome. Même si construire de nouvelles centrales gaz « n’est pas idéal ». Le socialiste s’oppose ainsi à nouveau à Georges-Louis Bouchez, président du MR, partisan d’une prolongation des centrales.

La fermeture des centrales nucléaires belges se fera « parce que c’est dans l’accord de gouvernement » et parce que les conditions ne seraient pas réunies pour une éventuelle prolongation, a déclaré vendredi le président du PS, Paul Magnette, en marge de la COP26 à Glasgow.

Le gouvernement fédéral doit décider dans le courant du mois de novembre de la fermeture partielle ou totale des réacteurs nucléaires belges à l’horizon 2025. On semble néanmoins se diriger vers une fermeture totale. « Oui parce que de toute façon même si on voulait prolonger, ce serait trop tard et les conditions ne sont pas réunies. Donc, voilà. Je pense qu’effectivement, c’est acquis », a ajouté le socialiste dans un entretien avec l’agence Belga.

« L’accord de gouvernement est parfaitement clair: si le CRM (le mécanisme de rémunération de capacité, censé garantir la sécurité d’approvisionnement électrique dans le cadre de la sortie du nucléaire, ndlr) permet d’avoir les quantités suffisantes, on ferme tous les réacteurs ». Mais la Belgique pourrait-elle, à l’instar de la France ou comme y songe également la coalition qui se dessine aux Pays-Bas, envisager de construire de nouveaux réacteurs? « Moi je suis agnostique sur la question. Mais je pense que le nucléaire a quand même beaucoup de défauts. Il coûte terriblement cher à la construction, pose des problèmes de sécurité, de fiabilité, et pose aussi le problème de la gestion des déchets nucléaires pendant des centaines, des milliers d’années », a poursuivi Paul Magnette, pour qui « on ne peut pas présenter le nucléaire comme une énergie miracle », d’autant que l’atome produit du CO2 pour la construction des centrales, leur démantèlement et la gestion des déchets.

Le président PS le reconnaît toutefois: construire une ou deux nouvelles centrales au gaz en Belgique « n’est pas l’idéal », vu les efforts climatiques gigantesques à réaliser. « C’est vrai qu’on est ici dans une COP où on parle pour la première fois de manière très ouverte de sortie des énergies fossiles mais bon, il faut assurer la sécurité d’approvisionnement et des prix corrects », nuance Paul Magnette, soulignant que les nouvelles centrales seront compatibles avec le biogaz et les technologies propres.

L’ancien ministre de l’Energie se fait en revanche l’avocat du renouvelable qui permet « l’autonomie totale, à terme », « la neutralité carbone » et ce, à coûts moindres. « Dans un monde sans carbone, pour l’immense majorité des gens la vie sera meilleure », juge encore le Carolorégien. « Le monde sans carbone, c’est un monde meilleur, plus agréable et plus juste, plus gai à vivre, avec une meilleure qualité de l’air, une meilleure qualité de vie, avec moins de bruit, etc, etc ».

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