Yves Van Laethem.

Yves Van Laethem: « n’attendez pas une forte fièvre pour penser au Covid »

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Cela fait deux semaines que les indicateurs d’hospitalisations, puis des soins intensifs, montrent une inclinaison de la courbe. Actuellement, tous ces indicateurs continuent d’évoluer favorablement, indique le Centre de Crise.

« Malgré les tendances favorables, le poids sur les soins, primaires et intrahospitaliers, reste extrêmement lourd », rappelle le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem. Cela ne fait que quelques jours que nous sommes descendus sous les pics de la première vague, déjà considérée comme importante.

Plus le mauvais élève européen

Les contaminations diminuent aujourd’hui un peu moins vite que durant la première moitié du mois de novembre. Il y a une diminution de moitié du nombre de contaminations tous les 15 jours. Précédemment, c’était tous les 7 jours.

« Nous sommes désormais mieux situés dans le classement européen. Nous sommes aux environs de la 18e place sur 31 pays, entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas, mieux situés que la France. C’est une position moins douloureuse que ce qu’on a vécu il y a quelques semaines », analyse Van Laethem. « Si cette tendance se poursuit, nous pourrions arriver d’ici les fêtes de fin d’année à une moyenne de 500 nouveaux cas quotidiens. »

Un effet rentrée scolaire ? « Trop tôt »

La répartition des cas bouge très peu. La plupart des contaminations continuent de se situer entre 30 et 60 ans. Dans cette tranche d’âge, on continue à avoir une diminution nette du nombre de nouveaux cas. Il reste relativement élevé chez les plus de 80 ans, chez qui cela diminue plus lentement. « C’est probablement lié au nombre de personnes infectées dans certains clusters dans les maisons de repos. » Chez les moins de 20 ans, on a une tendance à une stagnation ou une faible baisse de la diminution. « Cela ne peut pas encore être lié à la reprise de l’activité scolaire, c’est trop tôt. » Le nombre de nouveaux cas diminue dans toutes les provinces.

Les hospitalisations continuent aussi à diminuer. « Les chiffres tendent à s’améliorer plus rapidement, ce qui est une bonne nouvelle puisque l’embouteillage du système de santé est un des points névralgiques. » Les décès quotidiens sont toujours élevés, mais la baisse se poursuit.

Ne pas négliger les symptômes légers

Selon Yves Van Laethem, un certain nombre de patients attendent d’avoir de la fièvre de manière conséquente (38,5-39°C, frissons…) avant de se manifester. Si la fièvre fait partie des symptômes, moins de la moitié des patients en font, indique-t-il. Souvent, ce sont des symptômes grippaux vagues, peu de température, mais surtout des plaintes de toux sèche, d’essoufflement, de perte d’odorat ou du goût, ou des symptômes plus vagues ressemblant à un refroidissement (petit mal de gorge, un peu de toux, un peu mal partout…).

« Si vous avez ce genre de symptômes, restez chez vous, prévenez votre médecin et voyez s’il pense qu’il est adéquat de faire un test, mais n’attendez pas de fortes températures pour penser au Covid, parce que vous n’en aurez pas forcément », insiste le porte-parole.

Séquelles à long terme

La plupart des patients atteints par le Covid voient disparaitre leurs symptômes en une à deux semaines. Mais certains développent des symptômes persistants, pendant plusieurs semaines ou mois. Une étude de l’Université d’Anvers montre que 20% des gens ont encore des plaintes après 2 mois. Une étude britannique montre qu’après 3 mois, cela concerne environ 2% des patients.

Ces symptômes persistants sont présents chez des personnes âgées, des personnes en surpoids, mais aussi des femmes jeunes. C’est généralement de la fatigue générale, un essoufflement, une toux persistante, de vagues douleurs musculaires ou articulaires, de céphalées, des problèmes de concentration… La perte de l’odorat ou du goût peut également persister. « C’est rare, mais c’est clairement signalé. Il faut l’investiguer. »

Dans certains cas, il y a aussi des séquelles, comme des atteintes persistantes au niveau cardiaque, pulmonaire ou rénal. Cela peut aussi être des troubles neurologiques, qui peuvent prendre différents aspects. Dans certaines études, on note aussi des troubles psychologiques. « Ce sont des manifestations post-infectieuses, le virus n’est plus dans l’organisme à ce moment-là », précise Van Laethem. Cela se manifeste chez les personnes qui ont eu des formes graves, mais peut aussi se présenter chez des personnes qui ont eu des symptômes légers. « Il faut rester prudents. Ce type de symptômes se manifeste aussi après d’autres types d’infections. Ce n’est pas une particularité unique liée au Covid. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire