Un chalet de Noël à Bruxelles... quand le virus ne circulait pas encore. © Belga

Un besoin de perspectives pour Noël: prématuré? (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les ministres des différents niveaux de pouvoir répètent sans arrêt qu’il serait irresponsable de relâcher la pression pour les fêtes, dans la crainte d’une troisième vague. L’opposition demande un geste, la porte n’est pas fermée.

« Pour Noël et Nouvel An, nous avons tous envie de perspectives. Moi aussi. Mais la réalité épidémiologique est telle que nous devons être super prudents. J’aimerais pouvoir annoncer des bonnes nouvelles, mais je ne suis pas en capacité de le faire. » Alain Maron (Ecolo), ministre bruxellois de la Santé, était à l’unisson de ses collègues, ce matin sur LN24.

« La situation dans les hôpitaux est encore trop préoccupante que pour assouplir les mesures actuelles », soulignait Frank Vandenbroucke (SP.A), ministre fédéral de la Santé, au même moment sur la RTBF, en guise de préface à un important Comité de concertation, programmé ce vendredi 27 novembre. Aucun assouplissement ne devrait être annoncé à cette occasion. Les chiffres baissent de toutes parts, mais le niveau de circulation du virus reste beaucoup trop important: le but est de revenir à une situation où il serait « gérable ». Et les fêtes de Noël? « Je ne peux pas prédire les données que l’on n’a pas encore, dit Frank Vandebroucke. Mais il faut absolument être prudents pour éviter une troisième vague ».

Le refrain est connu et martelé ces derniers jours, tant par le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), que par la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V). Cette dernière n’avait d’ailleurs pas hésité à annoncer que la police contrôlerait si besoin dans les domiciles, ce qui a suscité des réserves policières et des critiques. De telles visites domiciliaires sont normalement interdites – et le précédent gouvernement s’était cassé les dents sur le sujet en lien avec la question migratoire -, mais seraient possibles dans le cadre de la loi Covid en lien avec le non-respect des normes sanitaires. Pour autant, entre les lignes des différentes déclarations, on peut déduire que tout espoir n’est pas encore perdu même si, en cas d’ouverture, celle-ci devrait être très réduite.

L’annonce par les autorités françaises d’un plan progressif de déconfinement, qui devrait être confirmée mardi soir par le président Emmanuel Macron, devrait toutefois augmenter la pression sur nos différents gouvernements sur la nécessité de donner de telles perspectives. Il n’est pas encore exclu qu’un léger assouplissement soit annoncé. Georges-Louis Bouchez, président du MR, n’avait-il pas dit voici deux semaines que l’on ne « fêterait pas Noël par Skype »? En tout état de cause, les appels se font des plus en plus pressants pour une réouverture des commerces, moyennant des protocoles très stricts. Mais tout ceci, sans doute, ne pourra pas donner lieu à des décisions avant le 13 décembre. D’ici là, il s’agit de maintenir l’effort pour revenir à un niveau de circulation du virus plus normale: la persective, en réalité, serait entre nos mains.

L’opposition, déjà, s’avance. « Pour Noël, il faut des repas de famille, disait ce matin Maxime Prévot, président du CDH, sur Bel RTL. Je vais prendre mon exemple: je ne vais pas inviter ma belle-mère en disant à mon beau-père de rester seul chez lui. Il y a une marge de manoeuvre entre ouvrir les robinets complètement et passer le réveillon avec une seule personne. » Quant aux commerces: « Ce serait une bonne idée de rouvrir les magasins » en séquençant la décision pour éviter un rush.

La situation épidémilogique permettra-t-elle bientôt de telles perspectives?

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