Télétravail obligatoire: pourquoi ce sera moins pénible

Ludivine Ponciau
Ludivine Ponciau Journaliste au Vif

Le Codeco s’est accordé sur la question: le télétravail devient obligatoire, pour 4 jours par semaine dès à présent et 3 jours dès le 13 décembre. Le fait que les écoles ne soient plus fermées devrait rendre ce retour à la maison moins pénible professionnellement.

Pas full time mais pour quelques jours par semaine tout de même, et jusque fin décembre. Lors du Codeco de fin octobre, le travail en distanciel avait déjà fait l’objet d’une forte recommandation mais certains membres, Frank Vandenbroucke en tête, voulaient clairement aller plus loin. Voilà chose faite depuis ce mercredi. Le Codeco a en effet décidé de rendre le télétravail obligatoire, pour 4 jours par semaine dès à présent et 3 jours dès le 13 décembre. Des mesures qui ne sont pas plaisir à l’organisation patronale Voka, qui juge la mesure totalement disproportionnée.

Aujourd’hui, les risques pour la santu0026#xE9; mentale des travailleurs sont moins grands.

L’est-elle? La plus récente étude menée en Belgique sur la transmission du virus le confirme une nouvelle fois: le travail est un lieu de contamination. Comme bien d’autres… L’analyse, effectuée par le service externe pour la prévention et la protection au travail Idewe, la KU Leuven et l’UAntwerpen et relayée par le Centre de crise, démontre une forte hausse de l’incidence ces dernières semaines dans tous les secteurs confondus. Ceux à forte densité de contacts sociaux, à savoir les soins de santé, l’enseignement primaire et secondaire ou les services à la population, sont particulièrement touchés.

L’intensification du télétravail aura-t-elle des répercussions sur le moral des travailleurs? Tout dépendra de la manière dont ils ont vécu ces chamboulements jusqu’ici, estime Anouck Heulot, psychologue clinicienne et coordinatrice chez Pobos, un bureau-conseil en matière de bien-être: « Pour certaines personnes, revenir à un rythme quotidien et travailler à nouveau dans le bruit fut difficile à digérer. A l’inverse, d’autres ont eu du mal à supporter la crise et l’isolement à la maison. Certains ont besoin d’être plus cadrés, d’avoir des repères et de se conformer à un rythme imposé tandis que d’autres apprécient un rythme plus libre et une plus grande autonomie. Pour le second groupe, un retour forcé au travail ne sera pas facile. »

Mais la grande difficulté avec le télétravail, note Anouck Heulot, « était la période où les écoles ont fermé. Les parents devaient combiner leur rôle de travailleur avec celui d’enseignant. Pour ceux qui ont un petit logement, qui avaient des problèmes à la maison, des assuétudes ou qui devaient gérer des ados, cela a posé de réels problèmes. Ce qui change aussi, c’est qu’aujourd’hui, nous avons la possibilité de sortir de chez nous, de nous divertir et de voir nos proches. Je dirais que les risques pour la santé mentale sont dès lors moins grands. » Avant la pandémie, Pobos gérait en moyenne 1 300 à 1 500 dossiers par an. Cette année, la barre des 2 000 a déjà été franchie. Une partie d’entre eux est en attente, en raison de la surcharge de travail des psychologues.

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