Selon les syndicats, plus de 6000 manifestants étaient présents. © belga

Manifestation nationale à Bruxelles: voici les revendications des syndicats

Le Vif

Une manifestation nationale déferlera dans les rues de la capitale ce lundi, menée par la FGTB et la CSC qui entendent défendre le pouvoir d’achat ainsi que les droits syndicaux.

Quelques milliers de participants étaient présents à la manifestation nationale qui a débuté à 11 heures de la gare de Nord à Bruxelles. Ils étaient 6.000 selon les organisations syndicales et 3.200 d’après la police dans les rues de la capitale pour protester contre la loi sur la norme salariale et demander le respect des droits syndicaux. Le début de la manifestation a été accompagné de fortes détonations de pétards. Les manifestants se sont dirigés vers le boulevard de l’Empereur et le Mont des Arts où Thierry Bodson, président de la FGTB, et Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, ont pris la parole.

Concrètement, la CSC et la FGTB réclament des mesures structurelles pour diminuer la facture énergétique des ménages, le maintien de l’indexation automatique ainsi qu’une réforme de la loi de 1996 sur la norme salariale. Celle-ci est fortement dénoncée ces derniers mois par les trois organisations syndicales, qui s’offusquaient qu’une marge de 0,4% maximale seulement était autorisée dans le cadre de l’accord interprofessionnel 2021-2022. Les syndicats réclament une révision de cette législation afin de permettre des négociations « plus libres ». C’est aussi le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Liège condamnant 17 syndicalistes, dirigeants et affiliés de la FGTB, en lien avec une action de blocage menée il y a cinq ans, qui a mis le feu aux poudres. Les deux syndicats protestent dès lors aussi contre « la réduction » des libertés syndicales.

Invitée ce matin sur La Première, Marie-Hélène Ska, revient sur les raisons de cette manifestation. Selon la Secrétaire générale de la CSC, le gouvernement a deux actions possibles pour améliorer le pouvoir d’achat.

« D’abord le prix de l’énergie. Parce que c’est quelque chose qui touche beaucoup de personnes. Il faudra suivre l’évolution du prix de l’énergie pour voir si des mesures complémentaires ne sont pas nécessaires. Il y a déjà des mesures fortes qui ont été décidées comme l’élargissement du tarif social mais on constate que cela reste difficile pour beaucoup de personnes de se demander comment ils vont remplir leur cuve à mazout ou payer leurs factures dont je ne sais pas comment les prix vont évoluer. Le facteur d’incertitude est important. »

Deuxième levier selon Marie-Hélène Ska : pouvoir renégocier des augmentations de salaires « de manière structurelle » en modifiant la loi de 1996. « Aujourd’hui on a des tensions sur le marché du travail. On manque de bras dans pratiquement tous les secteurs. Beaucoup manifestent, les policiers, le personnel soignant. Les fins de mois sont vraiment difficiles, pour beaucoup de monde. Et plutôt que d’octroyer un chèque, nous pensons que la meilleur manière de faire face de façon récurrente à ces difficultés, c’est de laisser jouer la négociation collective pour augmenter les salaires. Et donc de revoir cette loi qui encadre les salaires. Je peux prendre l’exemple des titres services. C’est un secteur où les salaires sont faibles et très mis à contribution et aujourd’hui les concertations sectorielles bloquent. Il s’agit de manière structurelle de pouvoir renégocier des augmentations de salaires. » « La situation de 2019 n’est pas la situation de 2021. »

Photo prise lors de la manifestation de ce 6 décembre.
Photo prise lors de la manifestation de ce 6 décembre.© belga

« Il n’y a pas de démocratie sans contre-pouvoir », a martelé le président de la FGTB, Thierry Bodson lors de la manifestation. « Aujourd’hui, il s’agit d’une grève pour le droit de faire grève. La façon dont les choses se passent me rappelle la petite phrase ‘je ne suis pas raciste mais…’ La Fédération des entreprises des Belgique n’est pas contre le droit de grève mais… », a illustré Thierry Bodson.

Au niveau des salaires et du pouvoir d’achat, Thierry Bodson a demandé « une augmentation des salaires en brut et une augmentation des allocations, avec la suppression du statut de cohabitant légal. » Il a également insisté sur l’importance de l’indexation automatique. « Si on touche à l’indexation automatique, ce serait une véritable déclaration de guerre! »

Perturbation des transports publics

Cette manifestation perturbe fortement les transports publics, à l’exception des trains, la SNCB ne prévoyant pas d’impact sur son réseau. La circulation ferroviaire est habituellement bien assurée lors de manifestations à Bruxelles, les trains permettant d’acheminer les protestataires vers la capitale.

A Bruxelles, seule la ligne de métro 1 et les trams 3, 4, 7, 8, 9, 51, 92 circulent. Les autres lignes de métro et de tram ne rouleront pas aujourd’hui, indique la société de transports en commun bruxelloise (Stib) sur Twitter. Les lignes de bus 12, 34, 36, 46, 53, 54, 56, 59, 65, 71, 74, 78, 87, 88 et 95 sont elles exploitées.

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En Wallonie, les bus devraient également circuler moins alors qu’un préavis de grève a été déposé auprès du Tec. Tous les trajets supprimés seront détaillés sur le site web du Tec, en fonction des régions.

Des dizaines de lignes sont concernées à travers toutes les provinces. Certains bus ne circulent pas du tout et sur d’autres lignes, des voyages sont supprimés.

Des embarras de circulation sont également à prévoir sur la route à Bruxelles, le long du parcours de la manifestation qui mène de la gare du Nord à la gare Centrale, via la Petite Ceinture (R20) et les boulevards centraux. La police de Bruxelles Capitale Ixelles conseille d’éviter ces secteurs.

En Flandre, environ six lignes de bus et de tram sur dix roulent. C’est la deuxième fois que le système « de continuité du service » est organisé chez De Lijn, une offre de service alternatifs en cas de grève.

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