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Kazakgate: De Decker confie aux enquêteurs sa plus-value, à savoir sa stature et la transaction pénale

L’ex-président du Sénat Armand De Decker a narré aux enquêteurs quelle plus-value il a pu apporter au niveau du Parquet général dans l’affaire Chodiev dont il était un des avocats: il évoqué la transaction pénale qui n’était pas possible avant la modification de la loi en 2011, le dossier Tractebel, et le « personnage d’importance du pays » qui se mouillait.

La RTBF relate ainsi sur son site internet la déclaration faite par Armand De Decker aux enquêteurs bruxellois le 23 juillet 2015. M. De Decker nie avoir suscité la nouvelle loi élargissant la transaction pénale. Mais « j’ai pensé que j’amenais une plus-value à ce dossier en ayant d’abord pensé à une transaction pénale, ce qui n’était pas possible en l’état de la loi de l’époque », indique-t-il, et « j’ai soulevé l’interconnexion entre le dossier Chodiev et le dossier Tractebel », un fleuron de l’économie belge.

Le ministre d’Etat au coeur d’une information judiciaire sur un présumé trafic d’influence lâche même que « la réelle plus-value est également qu’au niveau du Parquet général, ils ont compris l’importance du dossier du fait qu’un personnage d’importance du pays se mouille comme avocat ».

Alors que son nom apparaît peu dans le dossier, en dépit des plantureux émoluments perçus, Armand De Decker dit avoir été sollicité par ses confrères comme « avocat stratégique ». La RTBF met cette pièce du dossier en lien avec les témoignages qu’avait déjà rapporté Le Soir, émanant du cabinet du ministre de la Justice de l’époque Stefaan De Clerck, selon lesquels Armand De Decker avait dit agir comme « avocat de l’Elysée », en faveur d’un « marché aéronautique entre le Kazakhstan et la France ».

L’enquête à Paris et à Bruxelles vise notamment à déterminer si des influences ont pu jouer en faveur d’une extension en 2011 de la loi sur la transaction pénale dont a bénéficié le trio Chodiev. Selon la même hypothèse que tentent de jauger les enquêteurs, une telle issue a pu intéresser le pouvoir kazakhe dans le cadre d’un marché aéronautique avec l’Elysée du président Sarkozy. Une commission d’enquête parlementaire a également été mise en place.

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