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Habiburahman ou la difficulté d’être Rohingya

Habiburahman ( photo) devait venir témoigner du sort des Rohingyas, la minorité musulmane martyrisée de Birmanie, devant le Sénat belge, le parlement bruxellois et auprès d’eurodéputés. Projet avorté parce que, réfugié en Australie, il n’a pas reçu les autorisations nécessaires de Canberra, qui a argué une procédure en justice pour des faits anciens de révolte. La répression des Rohingyas par les militaires birmans a connu une escalade à partir d’août 2017. Mais c’est un apartheid de plusieurs décennies qu’Habiburahman décrit dans son livre, coécrit avec la journaliste Sophie Ansel, D’abord, ils ont effacé notre nom (éd. de la Martinière, 238 p.). Les rapines par les soldats, les humiliations, les emprisonnements arbitraires, les tortures, les fuites désespérées déjà vers le Bangladesh font le quotidien d’Habiburahman et de ses proches dans l’ouest de la Birmanie. Le renvoi des victimes à une identité étrangère ou leur animalisation rappellent les mécanismes mis en oeuvre lors de génocides. Face à cette répression,  » résister, sacrifier, se renforcer, progresser – credo de son père – ne suffit plus. La fuite avec son lot d’épreuves en Thaïlande et en Malaisie sera finalement choisie comme solution par l’auteur. Habiburahman présente sans doute une vision univoque de la la situation birmane (la rébellion armée rohingya notamment n’est pas évoquée). Mais peu d’éléments probants émanant du gouvernement de Rangoon ne viennent sérieusement la démentir.

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