Parmi les entreprises pionnières, Permafungi, qui produit des pleurotes à partir du marc de café. © HATIM KAGHAT POUR LE VIF/L'EXPRESS

Championne de l’économie circulaire

Bruxelles ne manque pas d’ambition en matière de développement durable créateur de jobs. Elle est la première ville-région d’Europe à s’être dotée d’un programme régional d’économie circulaire (Prec). Explications.

Grâce à l’homme d’affaires belge Gunter Pauli et son projet  » 100 idées pour 100 000 jobs « , l’économie circulaire suscite des milliers de vocations à travers le monde. Car, dans ce modèle, rien ne se perd, tout se transforme… et tout semble à portée de main. Chaque déchet devient la matière première d’une autre production, réalisée localement, à moindre coût.

En Europe, 2,3 millions d’emplois pourraient ainsi être créés d’ici à 2030, selon une étude de la Commission. En mal d’emplois, Bruxelles veut être à la pointe. Et se rêve championne en matière d’économie décarbonée. La Région la considère même comme un  » vrai levier économique pour les années à venir « . A tel point que, depuis décembre dernier, elle est la première ville-région d’Europe à s’être dotée d’un programme régional d’économie circulaire (Prec), très ambitieux.

Le Prec poursuit trois buts : transformer les objectifs environnementaux en opportunités économiques, ancrer l’économie à Bruxelles (c’est-à-dire produire localement) et contribuer à créer de l’emploi. Le programme régional contient 111 mesures financées à hauteur de 13 millions d’euros. Pour 2017, La Région bruxelloise va investir 1,7 million d’euros dans 41 entreprises centrées sur l’économie circulaire. Avec des primes allant jusqu’à 80 000 euros, chaque entreprise retenue devrait pouvoir financer entre un tiers et un cinquième de ses investissements.

L’engouement est réel. Que ce soit dans le transport, dans l’informatique, ou encore dans le textile, les exemples d’entreprises qui se sont lancées dans l’économie circulaire sont de plus en plus nombreux. Parmi les pionnières, on trouve Permafungi qui, depuis 2014, produit des pleurotes et de l’engrais à partir du marc de café. De ces déchets est née en octobre dernier une activité s’étendant sur 1 000 m2 dans les caves de Tour & Taxis.

Et les jeunes pousses sont nombreuses, elles aussi. Avec des idées qui font mouche comme celle de Tale Me, une start-up spécialisée dans la location de vêtements de maternité. Grâce aux subsides régionaux et à une levée de fonds d’un million d’euros, la start-up espère ouvrir un atelier d’insertion, rue Haute, pour réparer les vêtements, les remettre à neuf et les customiser. Ainsi, les projets sélectionnés sont variés : nettoyage biologique de carrelage, démontage de chantiers, collecte et réaffectation du matériel informatique vieillissant…

Même des secteurs issus de l’ancienne économie commencent à être attentifs aux systèmes de production. Febelauto asbl, l’organisation qui collecte, traite et recycle les épaves de voiture en Belgique, a ainsi reçu le feu vert du gouvernement bruxellois pour le projet Circular.Autoglas. Objectif : rendre les vitres de voitures de seconde main plus accessibles pour les particuliers et les garagistes. Au-delà des voeux pieux, la Région bruxelloise semble donc avoir réussi à amorcer une vraie dynamique. En 2017, de nouveaux fonds devraient être débloqués pour qu’en 2019, 200 start-up soient aidées.

PAR DORIAN PECK

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