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Pourquoi il n’y a pas vraiment eu d’hiver cette année

Le Vif

Aujourd’hui, l’hiver prend officiellement fin. Pourtant beaucoup d’entre nous ont l’impression d’avoir fait l’impasse sur la saison froide. Et ils n’ont pas tout à fait tort.

Aujourd’hui à 17 h 57 sonnera le glas de l’hiver 2013-2014. C’est effectivement à ce moment que commence le printemps astronomique. Et pourtant on ne peut pas dire que l’hiver fut particulièrement rude. Au contraire, beaucoup d’entre nous ont l’impression qu’il n’y a jamais vraiment eu d’hiver cette année. Une impression que viennent confirmer les chiffres puisque cet hiver détient deux records notables. Celui de la température minimale la plus élevée avec un minimum de -0.5- et ce alors que le précédent record stagnait jusque-là à -1.6 degrés- et celle du plus faible nombre de jours de gel. Cet hiver, il n’y aura eu que trois jours de gel alors que le précédent record date de l’hiver 1989 et s’élevait à 11 jours de gel. Soit 8 jours de plus.

Malgré une température moyenne de 6.1 degrés, on ne peut pas pour autant parler de l’hiver le plus chaud puisque ce record est encore détenu par l’hiver 2006-2007 où il a fait en moyenne 6.6 degrés.

C’est la faute à la fonte des glaces

Cette étonnante douceur serait due à un courant d’altitude ou courant-jet. Soit un courant d’air au niveau de la tropopause, rapide et relativement étroit situé à 10-15 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre, selon un climatologue de la VUB Philippe Huybrechts interviewé par De Morgen. Ces derniers mois, il est resté étonnamment longtemps au même endroit. Ce qui a fait que l’air venait toujours du même secteur sud. Une situation plutôt favorable pour la Belgique, mais ce ne fut pas forcément le cas ailleurs. L’Angleterre a subi des inondations sans précédent, l’Australie a connu de terribles sécheresses qui ont entrainé d’énormes incendies dans leur sillage et les États-Unis ont dû faire face à des vagues de froid sans précédent. Qu’il ait fait si chaud serait dû selon le climatologue à la vitesse de l’air. Poussé par des vents de 5 ou 6 beauforts, celui-ci n’a pas eu le temps de se rafraîchir. En plus il n’y a eu que peu de variation. Généralement on a deux jours de temps chaud suivi de deux jours de temps plus froid et ainsi de suite. Mais cet hiver ce ne fut pas le cas. La faute à la fonte de l’océan Arctique qui réduit l’écart de température entre les pôles et le reste du monde. C’est pourtant ce contraste qui détermine la force du courant jet et d’où viennent les vents.

Un hiver doux n’a pas que des avantages

Un hiver doux a des avantages, mais aussi des inconvénients. Parmi les gagnants on trouve notre portefeuille qui a vu la note liée au chauffage fortement baisser, mais aussi les communes qui n’ont pas beaucoup dû saler les routes, le secteur du tourisme qui a observé une hausse des fréquentations ou encore le secteur du bâtiment qui n’a pratiquement pas subi d’interruption suite au gel.
Par contre étaient plus à plaindre ceux qui souffraient du rhume des foins puisque dès décembre et janvier, les médecins ont accueilli des patients qui souffraient des premiers symptômes allergiques. La saison des pollens risque aussi d’être bien plus longue cette année.

Les magasins de vêtements ont aussi souffert de cet hiver clément puisqu’il se retrouve avec d’importants stocks de vêtements chauds. Presquun quart de la collection d’hiver est restée dans les rayons.

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