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Magnette: « Le ministre Di Antonio a commis une maladresse, pas une faute »

Le ministre wallon et bourgmestre empêché de Dour, Carlo Di Antonio, a « commis une maladresse » en signant un arrêté d’expropriation concernant trois terrains d’une SPRL dont il est actionnaire, pour le tracé du contournement de Dour, a reconnu lundi le ministre-président wallon Paul Magnette, tout en réfutant toute faute.

Ce dossier, sorti dans L’Avenir le 21 mars, n’a pas encore permis au ministre de s’expliquer devant le parlement, en raison notamment de l’actualité des attentats de Bruxelles qui a poussé tous les partis à reporter certains dossiers polémiques.

Le 23 avril 2014, M. Di Antonio (cdH), alors ministre des Travaux publics, avait signé un arrêté d’expropriation de 27 parcelles dans le cadre du détournement de Dour, parmi lesquelles trois appartiennent à une société fondée par son frère et dans laquelle le ministre détient une des 166 parts sociales.

Interrogé sur une éventuelle plus-value tirée de ces expropriations, le ministre avait déjà indiqué que les prix d’expropriation étaient fixés par le comité d’acquisition d’immeubles sous la responsabilité du ministre du Budget, et que la procédure était toujours en cours.

« Je dirais que le ministre Di Antonio a commis une maladresse en n’ayant pas la prudence de faire signer un de ses collègues », a commenté M. Magnette, interrogé en commission du parlement wallon. « Et ce, même si l’arrêté de fonctionnement du gouvernement précise qu’il s’agit d’une matière déléguée à chaque ministre ; la circulaire de fonctionnement du gouvernement ne précise pas non plus explicitement qu’il faille agir de la sorte, et donc M. Di Antonio n’a commis aucune faute de ce point de vue ».

Le ministre-président rappelle toutefois que le principe d’impartialité est de portée générale pour tout organe de l’administration. « Je prends cela pour un excellent rappel dont j’espère que chacun tiendra utilement compte pour l’avenir », a conclu M. Magnette.

Le chef de groupe de l’opposition MR, Pierre-Yves Jeholet, a jugé cette réaction « terriblement légère ». « Du point de vue pénal, c’est un véritable conflit d’intérêts », estime-t-il. Il y voit un « signal exécrable à la population, qui se dira que les politiques se permettent tout ». Dans les rangs de l’opposition également, Stéphane Hazée (Ecolo) a qualifié la réaction de M. Magnette d' »un peu courte », au regard de l’application d’un principe de droit commun. L’acte n’est pas retiré, et il n’y a pas de rappel à l’ordre, s’est-il étonné.

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