Archive. © Reuters

Que mangeaient les Néandertaliens ?

Stagiaire Le Vif

Une équipe de scientifiques australiens est parvenue à déterminer le menu de nos  » cousins  » néandertaliens à partir de l’ADN présent dans leur tartre dentaire.

C’est en analysant l’ADN contenu dans la couche brunâtre de tartre (la plaque dentaire solidifiée) de quatre fossiles de Néandertaliens que quatre chercheurs australiens sont parvenus à identifier les aliments que consommaient nos ancêtres, il y a 40 000 ans. Et les résultats sont assez surprenants.

On apprend par exemple que les menus semblent varier en fonction du lieu de vie. Les Néandertaliens de Spy, dont trois squelettes fragmentaires découverts en 1886 sont conservés à Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) étaient plutôt carnivores puisqu’ils mangeaient surtout de la viande. Ils s’alimentaient notamment de rhinocéros laineux, mais aussi de champignons. En revanche, les analyses de fossiles d’El Sidrón, révèlent que Néandertaliens du nord de l’Espagne étaient des végétariens puisqu’ils consommaient plutôt des pignons de pin, de mousse, d’écorce d’arbres et de champignons.

Médication

Un Néandertalien d’El Sidrón souffrait d’un abcès dentaire et sa plaque dentaire contenait également des traces génétiques d’un parasite intestinal qui provoque une diarrhée aiguë. Les chercheurs ont constaté qu’il avait consommé du peuplier, qui contient de l’acide salicylique, un analgésique naturel (sous sa forme synthétique, c’est la substance active de l’aspirine), et une moisissure, du Penicillium, qui est un antibiotique naturel. Ces substances n’ont pas été observées dans d’autres échantillons. Si des recherches ultérieures confirment l’utilisation de cet antibiotique naturel, cela ramènerait la découverte de la pénicilline 40 000 ans plus tôt… En tout cas, les Néandertaliens avaient une bonne connaissance des plantes et de leurs propriétés anti-inflammatoires et analgésiques. Ils n’étaient donc pas aussi primitifs qu’on se les imagine souvent !

Les scientifiques, qui présentent cette semaine leurs conclusions dans la revue scientifique Nature, ont également pu reconstituer, à partir du tartre néandertalien, le plus vieux génome bactériel connu à ce jour : celui de Methanobrevibacter oralis, responsable des gingivites.

Pour Patrick Semal, conservateur en chef à l’IRSNB, « C’est fantastique que, 130 ans après leur découverte, ces fossiles livrent encore de nouvelles informations grâce aux techniques et méthodes modernes. Nous pouvons ainsi reconstituer avec toujours plus de détails les conditions de vie de nos plus proches parents disparus ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire