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Mystère autour d’une statue d’Apollon découverte à Gaza

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Il s’agit d’une découverte exceptionnelle. Une statue en bronze grandeur nature représentant le dieu grec Apollon a été découverte à Gaza. Sa valeur serait, comme la Joconde, « inestimable ». Mais plusieurs mystères entourent toutefois l’objet.

La fameuse statue aurait été découverte en mer par Joudat Ghrab, un pêcheur gazoui, au mois d’août 2013. Il aurait ensuite ramené péniblement chez lui l’objet de près de 500 kilos, ce qui n’aurait pas été au goût de sa mère, les statues de cultes étant interdits par l’islam.

L’homme de 26 ans a ensuite tenté d’en tirer profit, sans se rendre compte de la valeur du trésor qu’il avait entre les mains. Joudat Ghrab aurait alors mis la statue en vente sur eBay pour quelques centaines de milliers d’euros, un prix dérisoire selon les premières estimations de l’objet.

Le Hamas, au pouvoir dans la région, aurait alors vu l’annonce et se serait emparé de l’objet, promettant une récompense au pêcheur, selon Maxisiences.

Une valeur inestimable

Les archéologues n’ont pas encore pu examiner l’Apollon de près, ils ont seulement eu accès à quelques clichés de l’objet. Ils estiment cependant qu’elle aurait été fondue entre le Ve et Ier siècle avant notre ère. Elle aurait donc au moins 2000 ans.

« Il est vraiment très rare de trouver une statue (…) en métal. Elle est unique, inestimable. C’est comme si les gens demandaient le prix de la Joconde au Louvre ! », explique Jean-Michel Tarragon professeur à l’Ecole Biblique et Archéologique de Jérusalem à l’agence Reuters.

Le mystère de la statue

Malgré le manque d’informations sur la statue, les archéologues émettent des doutes quant à la version du pêcheur. Selon eux, elle n’aurait pas pu être découverte dans l’eau, car elle est beaucoup trop propre et ne comporte pas les signes d’usure d’un séjour aussi long en mer. Elle aurait donc été découverte sur terre et au sec.

Une information que les archéologues jugent capitale puisqu’ils estiment qu’il serait possible de trouver d’autres statues, voire les vestiges d’un temple sur les lieux de la découverte. Le pêcheur n’a cependant pas voulu changer sa version des faits.

Un trésor entre les mains du Hamas

Le Hamas, qui s’est emparé du trésor, souhaite obtenir l’expertise d’archéologues internationaux, ce qui serait une aubaine pour la région soumise à l’embargo de l’ONU de l’Union européenne. Les autorités de Gaza n’ont cependant pas l’intention de montrer le trésor au public avant la fin de la restauration et de l’enquête.

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