© Belga/AFP

Il y a 50 ans, le premier homme allait dans l’espace

Le premier vol dans l’espace réalisé par Youri Gagarine en 1961 a permis aux dirigeants soviétiques, en pleine guerre froide, d’affirmer la supériorité du système communiste sur leur adversaire principal, les Etats-Unis.

Le 12 avril 1961, Youri Gagarine, 27 ans, devient le premier homme à voler dans l’espace en effectuant une révolution autour de la Terre en une heure et quarante-huit minutes, à une altitude variant entre 175 et 380 km.

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La conquête de l’espace est à l’époque un terrain d’affrontement idéologique majeur entre les deux grandes puissances et le numéro un soviétique, Nikita Khrouchtchev, ne manque pas d’exploiter ce triomphe.

« La force puissante du socialisme »

« Le premier homme à aller dans l’espace est un Soviétique, un citoyen de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (…) Dans cet exploit s’incarnent le génie du peuple soviétique et la force puissante du socialisme », affirme le Kremlin dans un communiqué. « Cette ère nouvelle dans le développement de l’Humanité a été ouverte par notre pays, le pays du socialisme triomphant », soulignent les dirigeants soviétiques.

Moquée et décriée en Occident pour son incapacité à fabriquer correctement des objets de première nécessité, l’URSS prend ainsi sa revanche dans une technologie de pointe intrinsèquement liée à l’industrie militaire.

L’exploit de Gagarine a un impact considérable: la conquête de l’espace fait rêver, et l’URSS prouve au monde entier sa suprématie technique par rapport aux Etats-Unis dans ce domaine.

Suprématie renforcée par le fait que ce sont déjà les Soviétiques qui, quatre ans plus tôt, ont mis en orbite le premier satellite, Spoutnik 1, et envoyé dans l’espace la chienne Laïka, dont la mission a permis de préparer un vol humain.

Dans le contexte de la guerre froide et de l’affrontement entre les deux blocs, Gagarine devient un atout majeur de la propagande soviétique: quelques semaines après son vol historique, le cosmonaute entame une tournée de près de deux ans à travers le monde.

Il était fils de charpentier

Gagarine visite des dizaines de pays, rencontre des milliers de gens et il est partout reçu en héros. Les foules acclament ce fils de charpentier élevé dans une ferme collective, symbole vivant de la réussite du système soviétique.

C’est une bénédiction pour l’URSS dont l’image est alors sérieusement ternie, d’abord en août 1961 avec la construction du mur de Berlin par le régime communiste est-allemand, puis en octobre 1962, avec la crise des missiles soviétiques à Cuba qui met le monde au bord de la guerre.

Alors que l’URSS savoure son triomphe, les Américains semblent techniquement distancés.

Un premier vol habité américain, un vol de 15 minutes (suborbital), a lieu le 5 mai 1961, mais cet événement ne peut se comparer au succès historique remporté par Moscou. Le premier vol orbital américain, comparable à celui de Gagarine, a lieu seulement le 20 février 1962.

Mais un peu plus d’un mois après le vol de Gagarine, en mai 1961, le président John F. Kennedy annonce un ambitieux programme spatial dont il résume ainsi l’objectif: « Notre nation doit avant la fin de la décennie envoyer un homme sur la Lune et le ramener sur terre sain et sauf ».

Huit ans plus tard, le 20 juillet 1969, pari tenu: l’Américain Neil Armstrong marche sur la Lune.

L’époque glorieuse semble alors déjà loin pour l’URSS. Après avoir été longtemps en tête dans l’aventure spatiale, les Soviétiques accumulent revers et retards et finissent par abandonner aux Etats-Unis leur suprématie dans l’espace.

Le Vif.be, avec Belga

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